vendredi 26 décembre 2008

La pluie

J’aime la pluie. Cette eau qui calme mes cheveux avant de dévaler sur mon visage. Enfin la sensation d’être aussi humide à l’extérieur qu’au fin fond de soi. L’eau a un pouvoir de guérison inégalable. L’eau qui coule sur vous par grosses gouttes ne se contente pas de charrier les impuretés, elle a un pouvoir cicatrisant et apaisant. Il suffit de voir tous les médicaments qui ne sont de fait que de l’eau légèrement améliorée !

Sentir la pluie fraîche ou l’eau chaude de la douche ruisseler sur sa peau, c’est un peu le retour à l’élément originel. Le retour au déluge purificateur. Sentir tout son corps en osmose avec cet élément neutre qui vous supporte et vous soutien. Un plaisir sensuel accessible et gratuit. Un peu comme une douce caresse parcourant tout le corps en une fois…

La pluie est souvent froide, parfois acide, et quand le déluge est trop fort et les nuages trop épais, ils peuvent vous voiler la vue. Heureusement, l’humain a toujours trouvé des parades. Quand la pluie s’infiltre dans son cou, il invente l’imperméable. Quand il en a assez d’avoir les cheveux mouillés, il invente le parapluie. Quand son pare-brise est inondé et vont le conduire à percuter un platane, il invente les essuie-glaces… Il a le pouvoir de ne pas se faire importuner par la météo. Il a beau être cerné par les éléments, il s’en protège avec astuce. Du coup, il peut profiter du spectacle que lui offre la nature…

Car qui y a-t-il de plus majestueux que la chute de traits de pluie comme un don fait par l’atmosphère à nous autre, petits terriens ? Les amérindiens priaient pour que tombe la pluie, il fallu bien que ce fut un cadeau divin autant que l’expression de la divinité de cette puissance implacable. Sans la pluie, point d’agriculture, elle a contribué à ce que nous humains sommes aujourd’hui.
Et pourtant, avec nos parapluies nous défions les dieux. La force des éléments peut nous impressionner mais plus rarement nous vaincre. Aussi nous n’hésitons pas à venir défier les crues, la tempête à l’extérieur n’a d’égal que notre fierté intérieure. La seule inondation dont nous ne pouvons venir à bout, c’est quand il pleut à l’intérieur de nous-mêmes…

Alors laissons-nous aller à une envolée lyrique, n’ayons plus peur de voir à travers les nuages gris et à reconnaître le romantisme de la pluie. Quoi de mieux qu’affronter le déluge à deux, en partageant une épaule et un parapluie ? Quoi de plus enthousiasmant que filer sous les gouttes la fleur au fusil, et se régaler de la fraicheur de l’air après la sécheresse ? Décidément, j’aime la pluie.

Baptistisime, le 26/12/2008, Bayonne

vendredi 19 décembre 2008

Le chat et les mouettes





Arpentant les falaises, qui voilà c’est le Chat
Qui relevant la tête, vit s’ébattre les mouettes
Bien aises dans les cieux, bercées par la houlette
Si belles que matou en ferait son repas.

Dans les herbes le moustachu se tapit, alerte.
Ses sens aiguisés touts dédiés à ses proies
Certain de son succès, confiant il s’élança,
Chuta avec grâce, s’en alla faire trempette.


Sous les rires moqueurs, le chasseur du dimanche
A l’anglaise fila et maudit la Manche
Se jura de garder la leçon dans sa tête de félin.


Il apprit que pour faire décemment bonne chair
A ne point convoiter les créatures des airs
Quand on n’est pas ailé, tenaillé par la faim !

mardi 16 décembre 2008

A bout de souffle ! Episode deux

Chapitre 2 : Alimentation : survivre


(Précision : je distinguerais cette notion de « ne pas mourir » de la survie par une considération temporelle : ne pas mourir, c’est la « Survie Urgente ».)

Une fois l’urgent assuré, on s’intéresse aux affaires courantes. Une fois l’apport en oxygène satisfaisant, on s’aperçoit que l’organisme a besoin de davantage de matière première pour tourner rond. Une fois que le bébé a poussé son cri, il lui faut vite téter sa mère. Une fois un effort achevé, on peut se surprendre à avoir faim, soif ou sommeil, alors même que l’essoufflement rendait ces sensations imperceptibles quelques instants plus tôt.

A l’instant où le « ne pas mourir » prend fin, la « survie » prend le relais dans la seconde. « Ne pas mourir » était la survie urgente, immédiate. Survivre est une survie lente, quotidienne. Quand le processus respiratoire intervient une cinquantaine de fois chaque minute, la digestion n’est sollicitée que trois fois par jour, le plus souvent. On peut ainsi reformuler le concept en fonction de l’échelle de temps :
- « Ne pas mourir » : Ordre de la seconde.
- « Survivre » : Ordre de la journée.
- « Vivre » : Ordre du siècle, voir plus.
Qu’est-ce que survivre « lentement », au jour le jour dit-on parfois ? De manière générale, j’entends par là tous ces métabolismes corporels à part trois (respiration, circulation sanguine, activité cérébrale). Cela concerne ainsi un grand nombre de fonctions organiques vitales moins rapides que la respiration, donc nécessaires moins immédiatement, donc plus faciles à différer. Le meilleur exemple est donc la digestion, que nous évoquions précédemment. On peut passer un mois sans manger, mais si l’on reporte trop cette fonction, le décès survient quand même. Le point important est là encore une considération de durée : ne pas respirer tue en cinq minutes ; ne pas manger en cinq semaines. L’importance de « ne pas mourir » est pareille à celle de « survivre ». Ni l’une ni l’autre ne sont identiques, seul le timing diverge.

Ce qui change tout au final. Les besoins les plus urgents sont toujours supérieurs aux autres, précisément du fait de leur urgence. A quoi servira-t-il d’avoir le ventre plein si c’est pour mourir asphyxié ? L’individu ne vivra pas assez pour voir le bénéfice de son repas… On pourrait appeler ça « les priorités par l’urgence ».
On l’a vu, ce deuxième temps de la vie peut grosso modo s’identifier à l’alimentation, bien que cela concerne également le sommeil, l’hygiène, faire ses « besoins », l’exercice physique. Toutes les fonctions nécessaires au bien être physiologique et qui bien souvent sont quotidiennes, ce qui illustre bien ce qui est précédemment (concernant l’échelle de temps et la possibilité de reporter ces activités).

Bien que l’alimentation, le repos et l’hygiène semblent des acquis dans notre société industrialisée, il ne faut pas oublier que ce confort n’est pas gratuit, et prend plus de notre temps que nous le pensons. Ne dit-on pas « gagner sa croûte » ? Le travail de nos jours : la vraie survie. Quand l’homme était un animal comme les autres, il passait ses journées à chasser pour se nourrir. Aujourd’hui, rien n’a changé, seul l’exercice quotidien est différent. Seul l’intermédiaire de l’argent est apparu, preuve que ce dernier est bien l’invention majeure de l’Humanité, symbole et mesure de survie et de ventres bien remplis. C’est sûrement pour cette raison que les humains le vénèrent autant !

L’aspect journalier est primordial. « Survivre », c’est la routine. C’est peut être d’ailleurs pour cela que cela nous parait si banal et si vil ; plus que le fait de ne plus devoir courir le lièvre au sens propre. « Ne pas mourir » et « survivre » ont fait l’objet dans tellement d’efforts de la part de l’homme du passé que leurs héritiers, nous, humains du XXIe siècle… Ces deux temps de la vie apparaissent comme « faciles », voir comme des formalités.

Plus préoccupant, le travail (donc la survie) est souvent jugé comme une tâche rébarbative et ingrate par la jeunesse actuelle. Manger n’est plus à la mode et ne suffit plus à tromper l’ennui. C’est devenu Has been, surfait. J’ai souvent l’impression d’entendre qu’il vaut mieux vivre que survivre.

Et pourtant si le quotidien peut être ennuyeux, il constitue une base essentielle de la vie. On pourra tenter de construire quoi que ce soit, si cette base n’est pas solide, le monument sera bancal. Il arrive que certains artistes vivent de leur art (activité qu’on pourrait classer dans le troisième temps de la vie « Vivre ») et vienne contredire cela… Mais la plupart du temps un ventre vide aura des difficultés à créer. Quel que soit le discours que l’on peut tenir sur le sens de la vie, sur toute la métaphysique surfaite qu’on invoque à tort et à travers… N’oublions pas qu’un clochard ne pensera qu’à demain et un malade à tout de suite. Rappelons-nous que les étapes devront être enchaînées dans le « bon ordre » dans la majorité des cas. Inutile d’hypothéquer le présent au nom du futur, inutile de tenter un saut trop périlleux pour griller les étapes.

Ce n’est qu’une fois que le corps n’est plus sous la menace d’une mort violente ou lente que le troisième temps de la vie intervient.

(A suivre)

jeudi 20 novembre 2008

Note sur l'élection d'Obama

Le 05 novembre 2008, Barack Obama remportait l’élection présidentielle américaine en obtenant une large majorité de grands électeurs. Il succèdera ainsi prochainement à Georges. W. Bush à la tête de l’Etat américain. Cette note personnelle revient sur les clés de cette victoire électorale avant de la mettre en perspective.

Ce qui est frappant avec ce dénouement est de constater qu’il est autant la défaite de John Mac Cain que la victoire de son challenger. L’âge avancé du héros du Vietnam a pu jouer dans le choix des électeurs, mais sûrement moins lourd que ses impairs langagiers et les « gaffes » de sa colistière Sarah Palin. Alors que les quelques faux pas du ticket républicain ont pu lui apporter un certain discrédit, Obama ne trébuchait pas. De plu, le bilan de l’administration Bush n’a pas joué en la faveur du candidat républicain, qui ne bénéficiait pas non plus d’un soutien important de la part du président sortant.
En face de lui, le candidat démocrate est apparu assuré, rassurant dans un contexte perturbé (crise économique, guerre en Irak). Il y avait une attente du peuple américain de prise de mesures à laquelle le charisme du jeune sénateur a semblé répondre avec crédit. La victoire des démocrates aux législatives semble également témoigner d’un désir de changement, de sanctionner le camp républicain pour son bilan, préférer un homme noir à un duo conservateur.

Cette dimension de changement pose la question des enjeux du prochain mandat d’Obama. D’aucun y voit un « espoir » pour l’égalité raciale, notamment en France. Obama jouit à l’international d’une grande popularité (à quelques exceptions près) ce qui d’une part lui impose une certaine pression, une attente de résultats importante, mais d’autre part pourrait détendre les relations internationales des Etats-Unis. Dans ce climat détendu, saluons le fair-play de Mac Cain et du camp républicain qui ont témoigné leur soutien : on peut espérer que ce consensus qui semble s’opérer autours d’Obama soit durable.
Les enjeux présentés précédemment (crise économique, diplomatie internationale en général) seront les gros chantiers des quatre prochaines années. Le président Obama devra y faire face et s’entourer d’une équipe compétente et performante pour ce faire. En espérant que le consensus évoqué soit réel, et aide en cela.
Les élections américaines et la victoire de Barack Obama ont créé bien des émules et déchaîner des débats passionnés à travers le monde. En a découlé une forte attente de changement que semble incarner Obama. Est-ce de la poudre aux yeux ? Obama aura-t-il les épaules assez larges, ses soutiens se maintiendront-ils jusqu’au bout ? L’avènement d’Obama est-t-il historique ? Réponse dans quatre ans.
Doc’ G

Petite note libre rédigée à la suite d’une simulation d’entretien d’embauche.

dimanche 16 novembre 2008

A bout de souffle ! Episode un

« C’est quoi la vie » ? Un vaste programme ! On s’est souvent interrogé sur sa signification, son but, ses codes. Beaucoup moins sur une définition : « vivre, c’est quoi ? ».

Pour illustrer cette difficulté à définir ce concept, rappelons-nous les dires du fameux docteur Simonet, qui affirmait ne pas être en mesure de donner une définition, tout biologiste cellulaire qu’il fut. C’est un comble ! Même lorsqu’ils cherchent à la qualifier, les médecins buttent sur un os : « Quand est-on mort ? Quand est-on vivant ? » A la rigueur, religieux et philosophes parviennent mieux à donner une réponse claire…mais ces réponses sont infiniment variées, trop pour qu’on y revienne.

En des temps reculés, dans un contexte effacé de ma mémoire, j’ai entendu le concept de vie décrit par une triptyque : « Respiration, Alimentation, Reproduction. »

Chapitre 1 : Respiration : ne pas mourir !


(Précision : je distinguerais cette notion de « ne pas mourir » de la survie par une considération temporelle : ne pas mourir, c’est la « Survie Urgente ».)

Par quoi commence l’existence dans le genre humain ?
Le nouveau-né, dans un cri, met en service ses poumons neufs, afin de déclencher le processus respiratoire. S’il ne le fait pas, il meurt. N’est-ce pas la preuve que la vie a pour première phase une certaine forme de précarité ? La vie commence par une menace de mort violente.

Comment ? La vie intra-utérine qui précède contredirait cela ? C’est loin d’être évident ! Dès les premiers instants de sa vie, l’embryon traverse une période critique où il respecte la règle « du tout ou rien ». Comprends par là qu’il ne tient qu’à un fil, et s’il perd trop de cellules, il est cuit ! L’œuf est cuit, mais s’il passe le cap, ses chances s’améliorent avec le temps.

On voit donc que le premier travail du vivant consiste à assurer un minimum littéralement vital. Ce n’est que dans cette condition que le vivant pourra passer à l’étape suivante ; tout en gardant à l’esprit que tout manquement au minimum vital le replacerait dans cette situation de « ne pas mourir » !

Le phénomène respiratoire représente au mieux cette étape de la vie.
On a déjà évoqué la première bouffée d’oxygène du nouveau-né, remarquons également l’expression désignant le décès : « Rendre son dernier souffle »…
Une respiration sereine est témoin de bonne santé ; alors qu’un rythme lent, ou au contraire trop rapide tient du pathologique.
Les bougies que l’on souffle pour son anniversaire, le souffle qui s’emballe lors de la menace d’une mort imminente, et le soupire de soulagement une fois celle-ci passée…

« Ouf ! » … A bout de souffle… Ce qui arrive quand l’être faiblit. Même une fois l’état d’urgence passé, le premier réflexe n’est-il pas d’inspirer lentement, comme pour s’assurer la pleine fonctionnalité du métabolisme le plus essentiel ?

Bien sûr, tu me diras « Bah ? Et le cœur ? » ou encore « Le sang, c’est la vie ». Certes ! Mais à quoi sert le sang, si ce n’est à transporter les gaz ? Éviter que l’organisme ne s’étouffe ? Et on aura beau dire, le cœur est intimement lié aux poumons par la petite circulation, mais aussi souvent dans leurs rythmes respectifs : quand l’impératif de ne-pas-mourir se fait pressant, le cœur s’emballe solidairement des poumons, et réciproquement si l’organisme ne craint pas de mourir, l’un comme l’autre sont « au repos ».

De nos jours, nous avons appris à confondre « ne pas mourir » et « survivre ». La « faute » à un monde où la maladie recule et où la nourriture abonde pour le plus grand monde. La mort est une inconnue qui vit très loin de chez soi jusqu’à ce qu’elle vienne frapper à sa porte. A moins d’être à la rue, on ne sait plus la différence entre ne pas mourir et survivre. Ne pas mourir semble un acquis dans un pays à la médecine moderne, où on ne meurt plus de la tuberculose, où l’hôpital peut même ramener certains morts « à la vie ». On pense que le premier pas pour ne pas mourir consiste à se mettre quelque chose sous la dent, à « gagner sa croute », alors qu’il s’agit de la deuxième étape « survivre ».

Survivre et ne pas mourir ont donc acquis dans nos têtes d’occidentaux une signification identique, les deux n’étant à priori qu’une formalité. Je doute cependant que quiconque qui soit confronté à une menace de mort violente (ce qu’on appelle candidement « accident ») jugerait cette différence comme une simple nuance. Ma remarque vaut aussi pour les quelques déshérités de nos régions qui ne sont pas assurés au quotidien de la satisfaction de besoins de survie comme manger et se loger. D’ailleurs, à ce propos, pour bien illustrer que le « ne pas mourir » précède LARGEMENT le « survivre », confrontons un peu ce jeune accidenté de la route (ou ce vieux emporté en quelques jours seulement par une « bête » grippe) et ces clochards qui galèrent dans les rues pour subvenir à leurs besoins… Parmi tous ces gens, qui est mort, qui ne l’est pas ?

Ce papier est un appel à l’humilité. Avant de faire des grands projets de quel sens donner à la vie, rappelons-nous que nous ne sommes qu’un gros amas de carbone et d’eau fragile. La monnaie universelle n’est pas le dollar, mais l’oxygène.
Alors, avant de survivre, inspirons un grand coup, et passons au chapitre suivant !

(A suivre)

jeudi 6 novembre 2008

Obama wins !



Pour mon 42e message, je tenais à rendre hommage au nouveau président des Etats-Unis (et donc par là même du monde), Barrack Obama !(Au passage, bravo à tous ceux qui ont voté pour lui lors de mon sondage ici même !)

Un grand bravo à cet homme âgé de seulement 47 ans et aux Américains pour leur courage d'avoir élu un métis chef de leur état et d'avoir massivement voté.

Bon, on regrettera seulement que la crise économique et la crise militaire en Irak aient sûrement jouer plus que de raison en sa faveur, mais on se réjouira de constater la lucidité des citoyens des États-Unis à ne pas avoir reconduit les Républicains dans ce contexte (pour une fois ? Non je suis un peu trop médisant^^)

En tout cas je pense que la majorité des observateurs seront d'accord pour reconnaître que cette nouvelle est une bonne nouvelle... Au moins par défaut, la présidence de Mac Cain, je ne l'aurais pas vu de très bonne augure personnellement...

God blesse América !

lundi 27 octobre 2008

Les androgynes

Hiver 2004, Bordeaux


Me voici face à un miroir. Ce juge me dresse un portrait de moi-même en demi-teinte et que je sais impartial.
Je vois une silhouette mince et d’une hauteur convenable ; mais relativement androgyne, dépourvue d’armoire à glace masculine et des courbes féminines de la bouteille de Taillefine.




Le visage que je contemple a les traits fins et hésitants, bordés de cheveux ni vraiment clairs ni franchement sombres ; fins mais pas lisses, pas totalement sages et pas pour autant fous.

L’air que j’affiche est difficile à décrypter dans sa neutralité. Il est impassible et serein, mais on dirait un masque. Mon regard semble sombre, mais à mieux y regarder, je le vois pétiller (lui aussi est un miroir !) bien que visiblement parti en voyage. Cela dit, ce regard m’est adressé puisque je suis face à un miroir…
Puis mon reflet détourne la tête, et ses yeux quittent les miens…Fichtre ! Ce reflet n’était bien qu’une image, issue d’un miroir illusoire… Un autre androgyne qui n’était pas moi…

Poitiers, le 24/10/2008

Ce souvenir nous rappelle quelques lieux communs qui ont pourtant fait leurs preuves. L’autre qui n’est qu’un miroir de soi, le fait de n’exister que si un autre daigne se regarder à son tour dans le miroir.

Miroir déformant, miroir transparent,
Miroir magique, miroir brisé,
Miroir d’argent, miroir sans teint…


La vie des hommes est une véritable galerie des glaces !
Qu’on habite à Verre-sailles ou à Verre-non (1) , nous sommes tous des femmes (et non des androgynes*) accros à un miroir, même petit, ne serait-ce que pour pouvoir se recoiffer dignement.

Je voudrais mieux croire mes yeux plutôt que la froideur du verre. Cela étant, tant que je ne saurais les extraire de ma propre tête, ils auront du mal à me cerner en entier, alors…
Miroir, mon beau miroir, suis-je vraiment moi ?



Doc G’

(1) Vernon : commune de l’Eure :

Le jeu de l’empereur

Je suis la fierté, je suis l’orgueil, je suis celui qui veut annexer de nouveaux territoires.
Une barbe, une épée, une couronne de lauriers, je suis un bien curieux souverain.



Mon empire est ridicule, mes sujets sont deux pâtes amorphes qui me ralentissent : doc G’ le trouillard indécis et Piti Shââ, le félin trop doux.



Je suis la colère, l’envie, pourtant trop souvent tempéré par l’un de mes deux conseillers. Ils n’arriveront jamais cependant à effacer mon désir de diriger les affaires du royaume et tout contrôler de ce qui peut l’être.

Je sais que je suis un génie, mais mes voisins l’ignorent. Je t’adresse la parole, mais tu peux être sûr que j’élabore un plan en même temps. Ma vie est une vaste stratégie, je mène ma barque mais l’océan est agité, le ciel courroucé et brouillardant, mon équipage novice et mou.



Mon empire est un désert, oui ! Mais du désert je suis le roi. Même si la fin du monde devait être demain, même si les nations unies imposaient un blocus autours de mon pays, je garderais tout pouvoir et serais libre de tout mouvement dans MON désert. Les scorpions n’ont qu’à bien se tenir !



Je suis si nique. Rien ne m’amuse plus que de voir mes voisins galérer alors que je suis bien tranquille dans mon désert. Je suis pragmatique, je ne me lance dans la bataille que lorsque mes généraux intimes me le conseillent.
Ca ne m’empêche pas de passer à l’offensive ! Il m’arrive assez souvent de tenter une invasion d’un autre pays, même désertique lui aussi. Je n’ai pas toujours d’armée à commander, mais je m’infiltre de mon mieux dans le territoire étranger en toute discrétion ; pour planter mon étendard, apposer ma griffe, imposer une trace marquante de mon passage avant de fuir les lieux au pas de course.



Sous le sable de mon désert, il y a plein d’un vieux liquide noir dégouttant et mal odorant. Mais en le raffinant, il devient brillant et donne de l’énergie. Il y a d’autres minerais dans mon désert, j’essaye d’en extraire le plus possible, j’ai horreur du gaspillage ! Quand les affaires de mon royaume m’en laissent le temps, je valorise mes ressources au maximum. Les cartes sont faites pour être jouées, les pièces pour être déplacées, et il ne faut en oublier aucune.



Les richesses de mon maigre territoire sont miennes. Je songe à exporter, mais il est hors de question que ce soit gratuit. Ce que je compte acheter ? Je ne sais pas…la liberté ? Je préférerais m’offrir l’avenir… Pour pouvoir vraiment dire : l’avenir est à moi !
(Note : cela marcherait aussi avec « le monde ».)

Le Baptistisime

L’étrange cas du docteur G-Kill




G, comme la glace, la froideur de la neutralité
G, comme galant, et de l’entente le garant
G, comme gage, honnêteté et fiabilité
G, comme gaguesque, gaffe et maladresse
G, comme gigantesque, tout simplement modeste

Le Bon docteur, de la santé d’autrui l’observatoire,
Le grand chercheur, prisonnier pantouflards de son laboratoire
L’apprenti guérisseur, bienveillance et justice pour étendards
Le futur voyageur, nourri des récits d’autrui, pour l’évasion de sa tour d’ivoire
L’investigateur curieux, par les énigmes scotché tard le soir
Le penseur invétéré, attiré par la gratuité de la pensée

Expert en linguistique, manipulateur fou, flanqué de deux Hyde iconoclastes ; diplômé en sociologie expérimentale, mais grand maître du silence.



Adorateur de la logique, ivrogne des connaissances insolites, adepte du raisonnement multi facettes et surtout…
Docteur en luimémologie.



Doc G’

jeudi 16 octobre 2008

The missing dollar





Lundi 21 janvier 2007. Ce midi, au hasard de mon errance au sein du Restaurant Universitaire, j’ai découvert une pièce d’un euro en un lieu improbable…
Un beau dollar, pas meilleur et pas pire que tout honnête dollar. M’en saisissant, les circonstances peu communes de cette rencontre font naître en moi cette intuition : « Et si ce n’était pas un dollar ordinaire ? » « Et si c’était…le dollar manquant ? »

Once upon a time, in my dreams…I was wandering over a gambling place. Only watching around, never trying to play, not believing in my luck, not even feeling involved in the big game around me. I could only see, as a simple witness, others playing, often losing, sometimes winning. And suddenly, I found it, the missin’ dollar! Wondering if I should gamble it or not, my father next to me (who could have been either my intuition or my angel) told me:
- “Come on, guy! Why don’t you get more of this?”
Immediately, I felt reinvigorated. With determination and the strange anger-like feeling of the one who is to try an incredible challenge, I chose a slot machine, said bye bye to the missing dollar, and introduced it in the machine. Surprised, I then realised I could hear a real rain of coins.




A la lumière de ce souvenir, je regarde mon dollar miraculeux, pose sur mon plateau et songe…
- « Bien sûr, c’est une bonne chose et cela égaye cette journée…Mais le bénéfice n’est pas à la hauteur du coup de bol : ce n’est qu’un dollar…Pas de quoi faire péter l’endorphine ou changer ma vie. »
Alors, que devais-je faire ? Accepter ce mini-bonheur, ce micro-bénéfice purement gratuit, profiter de cette petite chance en elle-même ? Ou bien forcer le destin, épargner cette aubaine, maximiser le gain ? AH ! L’appât du gain, la soif du joueur qui mise gros, qui, s’il considère qu’il n’y a pas de petits gains, ne se satisfait jamais vraiment des petits coups. Mais surtout, qu’est-ce qu’un euro ? A quoi cela va t’il me servir ? Rien qui ne puisse vraiment me rendre service ou accroître mon bonheur, alors… ?

D’un autre côté, cela m’inspire une autre réflexion : la valeur de certaine choses (un exemple pris au hasard : une pièce d’un euro) se mesure souvent quand elles manquent ou qu’on en ai dépossédé. Face à une machine à café, la pièce d’un euro prend une tout autre dimension, en opérant à une transformation des plus utiles. Bien sûr, cette utilité de notre objet fétiche demeure dans le domaine du pas très folichon. Paradoxalement, ne pas disposer de ce fameux sésame face au distributeur ou encore égaré ce caillou est amplement plus douloureux que la joie de la découverte…C’est quand même incroyable ! La logique purement économique voudrait une équivalence à ce niveau là.

Mais voilà, ce serait enterrer trop vite la pensée précédemment citée : celle selon laquelle on peut obtenir plus de ce que l’on a déjà. Il m’est déjà arrivé de m’attacher à un dollar, le prendre dans ma main, le frotter pour le faire briller. Espérer le faire travailler pour le fructifier. A ce petit jeu, on finit par donner à l’objet plus de valeur qu’il en a vraiment, ce qui explique pourquoi la perte de ce bien entraîne une réaction plus puissante que le gain initial (en admettant que la puissance de la réaction, négative ou positive, est proportionnelle à la valeur de l’objet en théorie). D’un autre côté, si surestimer la valeur des choses qui nous sont dévouées/accessibles est risqué, c’est un des rares moyens de se satisfaire de ce que l’on a, et donc ne pas s’enfermer dans la spirale infernale du désir vain. Il paraît dès lors flagrant que la philosophie de chacun à cet égard résulte d’un choix très personnel : ne jamais s’attacher à ses possessions pour avoir toujours l’opportunité de la recherche, ou au contraire les consolider et s’en satisfaire humblement ; les « stratégies » envisageables pour gérer son budget de dollars miraculeux sont si nombreuses que tout reste possible.



Pour achever ce papier, je sens que je ne vais pas employer le missing dollar pour financer ma participation au loto. Quand il aura rejoint mon portefeuille, il redeviendra un euro ordinaire, sur lequel je serai bien content de pouvoir compter à l’occasion. Au moins m’aura-t-il rappeler mon humilité dans ma façon d’appréhender le monde et ses multiples équations ; et inspiré un bon papier. C’est déjà une sacrée plus value pour ce petit échantillon de métal !
Doc Gremont

mercredi 8 octobre 2008

C’est miaou ! in Shââ d’Oz (1)

Petit animal pelucheux, ses origines sont incertaines. Etait-il un demi-dieu égyptien ? Ou un shah persan ? A-t-il été ramené du nord, caché dans les soutes d’un drakkar ? Les experts scientifiques s’accordent toutefois à reconnaître que les grands félins sont ses cousins et la France son pays d’adoption. Son nom est Piti Shââ.



A l’origine apprivoisé par les humains pour servir comme raticide, Shââ a désormais pour mission de leur être d’une compagnie agréable. Il s’en acquitte de son mieux, essayant même de communiquer avec eux. La langue humaine est finalement devenue sa passion, son principal sujet d’étude ; même s’il n’est toujours capable de n’émettre que miaulements et ronrons aussi charmants qu’insignifiants. Parfois l’être humain voudrait être son maître, voir l’adopter ; mais le Shââ est un être épris de liberté et d’indépendance détachée. Quelle cheminée sera son foyer ?



Pelage noir, yeux verts, poil soyeux et longues moustaches, c’est un noctambule à qui la pénombre et la fraîcheur vespérale réussissent. Et comme on dit, la nuit, tous les chats sont gris. Loin d’être Shââ de gouttière, il ne crache pas sur le minimum de confort, passant de longs moments à faire profiter des joies du sommeil. Mais de quoi ses rêves sont-ils faits ?




Amateur de lait, de saveurs sucrées et de jeux capables d’éveiller sa curiosité, il a la candeur du jeune félin qui ne fait que commencer son exploration du monde. Son insouciance est-elle une erreur de jeunesse ou un trait de son espèce ? Candide mais pas naïf, il apprend vite. Perçant mais pas bleu, rien ne devrait échapper à sa vigilance de prédateur, malgré son air désintéressé. Ses pattes sont de velours mais maladroites. Son cœur s’emballe à la moindre alerte dans sa maigre poitrine. Il doit encore apprendre à griffer et à retomber sur ses pattes ; comme sont censés l’être ceux de son genre.





L’instinct et la sensualité devraient exister ; devraient être la magie du shââ. Apprenti sorcier, créature ensorcelée, dont on se méfie, pratiquerait-il la magie ? Quand il est noir, le Shââ porterait malheur… Il serait le complice des sorcières… On voudrait en faire un paria pour ses différences et ses mystères sans chercher à comprendre ses secrets. Mais peu lui importe. Shââ assume sa félinité, sait qu’il est héritier de nulle magie mais de ceux qui l’ont précédé. Et est conscient que ce n’est que dans les ténèbres que son don s’exprime. Ce n’est que dans la nuit profonde que l’on remarque que Shââ y voit dans le noir.




L’or du Soleil l’ébloui mais le halo argenté de la lune lui donne toute sa lucidité, se reflète dans ses yeux enfin bien ouverts et sur son pelage soyeux et brillant. Les loups ne sont pas les seuls à hurler à la lune. Shââ y est. La vue y est imprenable…




(1) : Shââ ne joue pas qu’avec les pelotes de laine, mais aussi avec la langue et la culture humaines. Pas moins de cinq jeux de mots/blagues privées/références culturelles se sont cachés dans ce titre à coucher dehors. Sauras-tu les retrouver ?

L’Age d’or

Chapitre premier : Mystérieuses cités d’or ?




C’était toujours mieux avant, pas vrai ? En ouvrant nos manuels d’histoire, on a souvent envie d’envier nos ancêtres… La tentation est forte quand on lit des expressions comme « trente glorieuses », « plein emploi » par exemple. Même à l’échelle individuelle, qui n’a jamais connu la nostalgie d’un passé révolu, d’un épisode passé supposé le meilleur de son existence ? Qui n’a jamais fait le triste constat que l’instant présent a bien à envier à ce qui a été ; que la situation était acceptable AVANT et qu’elle a joué au yoyo pour finalement se détériorer sur la durée ?

Surement que cette impression pourrait largement s’expliquer par notre petite nature d’hommes mortels ; par notre inéluctable vieillissement, par le poids du temps qui passe. Mais ce ne sera pas mon propos du jour, à cette heure c’est d’or que j’aimerais parler. Tous les Eldorado ne sont pas forcément de vastes empires, d’immenses cités d’or. Nous avons chacun notre propre couronne.

Mais tout massif soit-il, l’or se ternit avec le temps… Quand je relis mes papiers plus anciens, la conclusion s’impose à moi que j’avais davantage de talent AVANT. Il me faut alors beaucoup d’effort pour m’extraire de la vision instantanée et prendre du recul. Me rappeler ce qui faisait l’éclat de cette mince couronne. Imaginer comment adapter ces ingrédients de la recette d’antan pour éviter l’oxydation et préserver la lumière de l’or qui m’a été confié. Envisager de la léguer en bon état un jour.

Chapitre 2 : A quand l’or translucide ?



D’un autre côté, il conviendrait de manière générale de donner le prix de l’or à ce qui en est vraiment. « Tout ce qui brille n’est pas or ».

Quitte à déstabiliser mon premier chapitre, il faut reconnaitre que l’on a eu tendance à qualifier d’or un peu tout est n’importe quoi sous prétexte de valeur pécuniaire importante. L’or vert, l’or blanc même (pour parler de l’eau) et bien entendu… l’or noir.

L’or noir… le pilier incontournable de notre économie de marché, sur lequel se cale le cours du dollar, sur lequel se jouent des actes diplomatiques contre nature (c’est marrant, les States et les Saoudiens sont copains comme cochon pourtant j’ai jamais entendu dire que l’Arabie était une démocratie) et des guerres économiques éhontées comme en Irak. Le pétrole pourrait même être considéré comme la grande calculatrice qui chiffre la richesse d’un pays, de son poids sur la balance de la diplomatie internationale et tant d’autres choses qui ont pourtant si peu à voir avec ce liquide sombre, visqueux et mal odorant.

En gros, l’or noir a détrôné l’or conventionnel dans le rôle qui était le sien de chiffrer la richesse d’un état. A la belle époque, à l’âge d’or, le poids d’un pays et la valeur de sa devise dépendait de son stock d’or. Maintenant que l’or est relégué à l’état de simple matière première pour joaillier et que le pétrole est le nouveau souverain de l’empire terrien mondialisé, nous sommes passés à la vitesse supérieure. Pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Maintenant, les dollars pullulent et s’entassent virtuellement dans des banques et finissent par se confondre avec les chiffres qui essayent de leur donner une quelconque existence. Je dis bien essayer. Quand l’or, noble métal, a une réalité matérielle et survie aux siècles ; qu’en est-il du pétrole ? Qu’en est-il de cette denrée éphémère et consumable ?

Je ne crois pas raisonnable de se reposer sur une supposée valeur dont la destinée est de partir en fumée. L’or noir permet le rendement que l’on a évoqué plus haut, mais jouit d’une pérennité nulle. Que devient-il quand on le donne aux avions ? Du vent.




Chapitre 3 : Or noir et religion du vide :

Le vrai problème est que notre économie repose sur du vide. Pendant l’âge d’or, le commerce avait des règles à échelle humaine. On savait quelle valeur avait les choses, ce qui rendait même le troc possible aux origines. Tant que l’or servait de témoin matériel de la richesse, cette richesse avait une signification. Maintenant, les choses ont une valeur non matérialisée, l’argent et les richesses sont des réalités virtuelles de type mathématique.

L’homme d’aujourd’hui à l’amour du vide. Rien ne lui plait davantage que le vent virtuel. Son dieu ? Zéro. Littéralement. Surtout en grand nombre, précédés d’un un. Les puissants de ce monde sont des collectionneurs de zéros. Pourtant, à ajouter des zéro ou à multiplier par zéro, on obtient la tête à Toto. Vide, comme celles de trop d’hommes…



L’économie et la bourse sont devenues des sciences complexes, beaucoup trop pour le commun des mortels. Et voilà qu’on assiste à la naissance d’une nouvelle caste de spécialistes qui s’étripent pour des chiffres. Des gens qui manipulent ce vide pour se remplir les poches de billets bien palpables, quitte à hypothéquer le monde. L’avenir de nos enfants n’est pas une statistique, ni un cours ni une devise, ça ne les intéresse pas.


Jusqu’à quand homo sapiens se maintiendra t’il sur des fondations poreuses pleines de vide ? La dépendance au pétrole a déjà prévenu l’occident en 1929 et en ce mois d’octobre 2008 les absurdités des valeurs du capitalisme moderne punissent les illusionnistes de l’inexistant. Curieusement, on voit des gens (r)acheter de l’or, peut être les prémices d’une lucidité bientôt de retour ?



Chapitre 4 : Bilan

L’or devait être la vraie valeur des choses, mais les regards sont trop sectaires. Entre le vieux monarque qui regarde sa couronne rouillée avec nostalgie, le « golden » boy qui brûle sa vie, sa planète et l’avenir de ses enfants pour remplir son compte en banque, et le jeune Shââ affolé par sa vision apocalyptique de l’avenir, un juste milieu semble s’imposer. Passé, présent et avenir sont tous liés dans une continuité logique et avérée, pourquoi ne pas les considérer ensemble pour une fois ? Ne plus regretter le passé, mais en garder ses enseignements. Ne plus craindre l’avenir, mais assumer les responsabilités qu’il impose au présent. Ne plus croire que le présent est la vérité et durera toujours. L’âge d’or n’a pas de date, l’or est inoxydable. Si on l’entretien comme il se doit.

Docteur G, Lille, 07/10/2008

mardi 30 septembre 2008

La justice à la française

Jean SARKOZY, accusé de dégât matériel causé par un scooter, d’insulte et de délit de fuite : relax
M’Hamed BELLOUTI, plaignant, partie civile : condamné à verser 2.000 € pour « procédure abusive »

Merci qui ? Merci Neuilly !
Baptistisime

Source : Metro n° 1.005 du mardi 30 septembre 2008

vendredi 5 septembre 2008

Oh, la barbe !

Le 25/08/2008, Lille-Bordeaux

Oh, la barbe ! :
La barbe est l’attribut indispensable du shââ. Elle lui rappelle ses origines, qu’il est un mammifère comme un autre. Elle est le témoin de sa félinité virile, après tout, le shââ est un cousin du roi des animaux.



Les divers poils qui affublent le visage du mâle constituent une (nécessaire !) survivance animale. Le jeu sera de composer avec elle en appliquant l’intelligence humaine. Ainsi sera-t-elle la robe du shââ, son signe distinctif, sa singularité en tant que shââ et en tant que mâle.



La barbe dénote aussi d’une certaine forme de maturité, mais aussi de protectionnisme. Pas seulement parce qu’à la base, elle a une fonction protectrice potentielle du visage, mais aussi parce qu’elle est propre à certains personnages masculins aussi impressionnants et charismatique ; que rassurants. Sûrement que la barbe joue un rôle là-dedans. Je pense notamment au Père Noël, au bon gros géant, à Sébastien Chabal (Shââ balle ?^^, à Nounours… toutes ces boules de poil massives mais dont on sait qu’elles ont un cœur d’artichaut. La coqueluche des gosses ces affectueux barbus ! La barbe rassurante provient de notre mode de reproduction mammalien et l’éducation des jeunes qui va avec. Papa poule ou papa poilu ?







Tels les feuilles d’un arbre, les poils sont un bon indicateur de santé : un poil soyeux et jouissant d’une bonne croissance est témoin d’un bon fonctionnement. Les humains ont tendance à perdre leur pilosité lorsqu’ils sont atteints de maladies aussi terrifiantes et difficiles à soigner que le cancer, l’anorexie ou la vieillesse… Cet argument n’est pas totalement unilatéral, puisque d’un autre côté, cheveux et ongles continuent de pousser longtemps après le décès.


Un visage semé de poils pourrait être vu comme de la saleté, de la fainéantise ou de la rébellion…ou au contraire comme un moyen d’expression, de créativité, de preuve que l’on peut convertir la folie de la nature en raffinement de l’esthétique à l’humaine ?
Comme bémol à cet éloge glorieux, citons en vrac quelques barbus et moustachus dont il vaut mieux se méfier.
Barbe-Bleue, Barbe-Noire, Oussama Ben Laden, Saddam Hussein, Adolf Hitler, l’ogre mangeur d’enfants. Sans oublier bien sûr Baptistisime, l’odieux, barbu et irrévérencieux scénariste !



Miaou. Shââ.
Et pour vous, un passage écrit par un barbu sur la barbe expliquée par l’anatomie ! (…) Bon ok j’avoue ce n’est pas tout jeune, mais c’est à mourir de rire. Jugez plutôt.

« Les poils qui poussent au menton non seulement protègent les joues et le menton, mais encore contribuent à l’esthétique. En effet, le mâle paraît plus majestueux, surtout en avançant en âge, si de toutes parts les poils en question encadrent le visage. Et c’est pour cette raison que la nature a laissé glabre et sans poils ce que l’on appelle les pommettes et le nez. En effet, le visage ainsi serait dans son ensemble sauvage et bestial, ne convenant nullement à un être policé et vivant en société. Et chez la femme qui a un corps mou, qui garde toujours quelque chose d’enfantin, qui n’a pas de poils, même la pilosité du visage ne devait pas être inesthétique, et d’ailleurs cet être n’a pas un caractère aussi respectable que le mâle, de sorte qu’il n’a pas besoin non plus d’une apparence respectable. . Mais la gent féminine n’avait pas besoin d’une espèce de protection comme défense contre le froid, elle qui vit la plus grande partie de son temps à la maison… Mais il lui fallait une tête chevelue pour la protection et pour l’esthétique, ce dernier caractère étant commun aux hommes et aux femmes. »

Cette merveille de misogynie vous a été offerte par GALIEN (131-201 ap. JC). Extraits du cours d’Ontogenèse de la médecine du professeur JC BASTE, 2004.

mardi 2 septembre 2008

La fille sur le trottoir d’en face :

Les personnages :

- Elminster : Lycéen, amoureux de Sylvia
- Sylvia : Etudiante

La scène est à Paris.

Acte I :

(Une rue parisienne avec deux arrêts de bus en vis-à-vis. Eclairages : lumières citadine dans une pénombre vespérale. Fond sonore : bruit des automobiles.)

Scène 1 : Elminster.

Elminster : (Seul, entre et s’assoie sur le banc d’un des deux arrêts de bus.)

Ah ! Quelle journée épuisante passée au bahut ! Un lever aux aurores, pas le temps de déjeuner qu’il faut déjà rejoindre la masse humaine dans les transports, toute dégoulinante de sueur, miam ! Et tout ça pour quoi ? Suivre les cours de ces vieux profs miteux et gâteux, franchement ! Je vous jure, c’est pas une vie ça. Ah ! (Il soupire.) Heureusement, comme chaque soir, je vais voir la fille du trottoir d’en face…
(L’air rêveur, il se lève et sourit.)
Elminster : Qu’il me tarde de revoir cette belle rouquine pulpeuse et svelte, que ma journée ne soit pas si sale !
(Il fait de grands gestes pour accompagner son monologue, avec tant de maladresse qu’il en devient ridicule.)
Elminster : Hou, mince, la voilà !

Scène 2 : Elminster, Sylvia.

(Sylvia entre et va s’asseoir à l’arrêt de bus en face de celui où se trouve Elminster.)

Sylvia : Ah ! Quelle belle journée passée à la fac ! Mais qu’il est bon de respirer l’air frais du soir, et entendre les doux bruits de Paris !
(Le vacarme des moteurs et des klaxons s’amplifie.)

Elminster : (A part) Elle est trop bien, cette nana ! Par contre, elle a pété un boulon, elle raconte n’importe quoi ! Un effet de la pollution, sûrement…Bon, il faut que je l’aborde.
(A Sylvia) Hé ! Tu débloques, tu dis n’importe quoi !
Sylvia : Quoi ?!
Elminster : T’es pas un peu folle, non ?
Sylvia : Sylvia. Mon nom est Sylvia.
Elminster : (A part) Arg, la communication ne passe pas ! Bon, tentons une autre approche. (A Sylvia) Bonsoir Sylvia ! Dis, tu prends combien ? (Rires.)
Sylvia : Très bien, merci ! Et toi ? Comment tu t’appelles ?
Elminster : (A part) En plus d’être conne comme un manche à balai, elle est sourde comme un pot ! Mais bon, le dialogue semble s’instaurer. (A Sylvia) Je m’appelle Elminster.
Sylvia : Enchantée, monsieur Ster Elmuth ! Je te vois souvent sur cette ligne, tu es d’où ?
Elminster : (Force la voix pour couvrir le bruit ambiant.) Pas du même endroit que toi ! C’est dommage d’ailleurs, je préférerais être en face !
Sylvia : Je t’ai pas compris ! Qu’est-ce qu’elle a, ma face ?
Elminster : Rien, laisse tomber. Tu fais quoi de beau dans la vie ?
Sylvia : Mon avis sur… ? Ah ! Ce que je fais dans la vie, pardon ! (Rires.) Je suis étudiante en médecine !
(Le bruit des voitures s’interrompt, et l’éclairage change : la scène est plongée dans le noir, avec deux halos blancs éblouissant, éclairant chacun un des personnages.)


Scène 3 : Les mêmes.

Elminster : Mais…mais !
Sylvia : Mêê ! Mêê ! Elmut le mouton, hihi.
Elminster : Mais, c’est merveilleux, je me destine justement à la fac de médecine, c’est un signe !
Sylvia : Parfait ! T’as qu’à passer, un de ces quatres ! Tu vas voir, il y a de l’ambiance.
Elminster : Attends, tu vas me filer ton num’. J’arrive !
(Le premier décor et le fond sonore initial reviennent. Voyant qu’il ne peut traverser, Elminster tire une mine déçue, fait semblant de pleurer, avant de se cogner frénétiquement la tête contre le panneau informatif situé à côté du banc.)
Sylvia : Voilà mon bus ! A plus tard, collègue El Mein Steur !

(Rideaux.)

Baptistisime, mai 2007

jeudi 21 août 2008

Les rêves mentent-ils ? Episode 44

Juin 2008 ? Bordeaux

Nouvelle psychanalytique et métaphorique, ou anthologie du cinéma d’aventure ? A toi de juger.


Me voici de nouveau auteur et acteur d’une fiction insolite qui se déroule sous mes yeux en temps réel. J’y suis une femme, la trentaine, athlétique et pleine d’énergie. J’ai des cheveux mi-longs, ondulés et libres, entre le châtain et le roux. Je suis vêtue comme si je participais à un safari ; une mise pas très féminine en parfait accord avec le cliché de l’aventurière !

Le lieu dans lequel je me trouve est étrange… il me semble que c’est une bibliothèque, mais de l’eau marécageuse me monte jusqu’à la taille… Mais oui, c’est bien une bibliothèque ! Universitaire ou municipale, je ne saurais le dire. Le rez-de-chaussée est totalement inondé. Il ne reste plus qu’une mezzanine à l’étage où les livres soient encore au sec. Je décide de m’y rendre.
Un incroyable dédale sombre je traverse en quête d’un moyen de gravir. Alors que je trouve enfin une échelle, un crocodile m’attaque ! Non disposée à me laisser croquer, je lutte à mains nues avec le reptile, prenant garde à ce que sa gueule meurtrière reste fermée. Je finis par m’en défaire.

Alors que je gravis l’échelle salutaire, je m’aperçois que les crocodiles ont envahi les lieux. Je jette un regard explorateur autour de moi. La lumière du jour atteint cet endroit, et cela est réconfortant. Deux couloirs sombres fuient la mezzanine ensoleillée, l’un par la gauche et l’autre par la droite.

Je m’aventure dans l’un d’eux, et y rencontre avec effroi un nouveau crocodile, qui se jette sur moi ! Dans un reflexe, avec un puissant sentiment d’injustice et de refus, je lui administre un tir de carabine à bout portant. La bête s’effondre, raide morte. J’observe alors le fusil entre mes mains. Une bonne grosse sulfateuse manuelle pas très moderne, mais bien puissante. Et qui marche fichtrement bien ! D’où sort-elle ? L’avais-je sur moi sans le savoir ? L’ais-je trouvée par hasard à la dernière seconde, alors que tout était foutu pour moi ? Mystère.

Affublée de ce nouvel outil, j’exécute un défilé de sauriens à la suite de celui que je viens d’occire. J’ai l’impression de ne jamais être à court de cartouches, et je suis mystifiée par mon habilité à porter des coups fatals à ces monstres à écailles. Je redescends alors l’échelle, bien décidée à me faire un chemin pour quitter ce drôle d’endroit par la porte. J’abats quelques reptiles avant de me raisonner : c’est peine perdue. Ils sont trop nombreux ; et dans l’eau je suis vulnérable. Mieux vaut aller de l’avant et trouver une autre solution. Ne plus faire marche arrière, même si cela parait rassurant. Je remonte.

J’emprunte de nouveau le couloir obscur au bout de la mezzanine. Point de crocodiles, le couloir est non seulement obscur, mais terriblement silencieux. Il me semble que mon cœur est la seule chose animée et sonore à des lieux à la ronde. Mon périple semble interminable. J’angoisse, je m’attends à être attaquée d’une seconde à l’autre et me tiens prête à riposter.

Un bruit, toujours aucun visuel. Mon fusil vient rompre le silence et l’obscurité. Je tremble avec lui, et l’écho du coup de feu résonne interminablement.
La fumée se dissipe, et je constate que ma victime n’est nullement reptilienne. C’est une femme qui git sur le sol à mes pieds. Qui est-elle ? Je ne saurais le dire, mais on se connaissait. Peut être avons-nous aimé le même homme ? Peut être sommes nous amies, sœurs ? Quoi qu’il en soit, deux jeunes enfants pleurent à son chevet, me lançant des regards pleins de reproches. Sont-ils les siens ? Les miens peut être et elle leur belle mère ?

L’émotion et la panique deviennent trop fortes. Le film se termine.

Baptistisime

Cinématographie :
- Ace Ventura en Afrique, de Steve Oedekerk, avec Jim Carrey, 1996
- Jumanji, de Joe Johnston, avec Robin Williams, 1996
- Tintin et le temple du Soleil, de Raymond Leblanc, 1969
- Lara Croft : Tomb raider, de Simon West, avec Angelina Jolie, 2001

Dieu est un homme, Adam était une femme:

Lors de mon stage au CHU de Bordeaux, j’ai eu l’occasion d’échanger avec une collègue quelques mots sur l’origine du machisme dans notre société françoise.
Nous avons constaté que plus on allait vers le sud, moins les femmes étaient favorisées par le schéma de société : Italie, Espagne, Portugal… Tous des pays où corvée est un mot féminin et où les machos en rament pas une. Et cela semble ancré dans la culture méditerranéenne depuis des lustres. Quel est le point commun entre ces pays de culture judéo-CHRETIENNE ?




En même temps, quand on y réfléchi, que pouvait-on attendre d’une religion qui considère Eve comme « la côte droite d’Adam », une sorte de pâle copie de monsieur, créée par « Dieu » pour qu’Adam ne s’ennuie pas, tout seul dans son coin d’Eden ? Adam, créé « à l’image de Dieu », le père, et Eve, la tentatrice, l’initiatrice du péché, l’intrigante. Certains passages du livre ne sont peut être que des conséquences et non des causes de la phallocratie, mais au moins semblent-ils la justifier… Nous vivons par conséquent gaiement avec la croyance latente que la femme se place naturellement après l’homme, qui la précède dans la genèse.




Pourtant, avec l’observation de cette même nature (appelons candidement cette observation « la science »), il est tentant de remettre en question cette vérité biblique : selon toute vraisemblance, Adam était une femme !
Pourquoi ? Qu’est-ce qui me faire dire cela ? Si nous regardons ce qui se passe chez nos amis les bêtes, plusieurs exemples vont dans le sens que le genre humain féminin précède le masculin et non l’inverse ; et rien ne plaide vraiment pour la thèse opposée. Je tiens à citer ce livre qui va dans le sens de mon idée dans le domaine :
« Les premiers êtres vivants sur Terre étaient des cellules qui se divisaient en deux de temps en temps. C’était la reproduction asexuée,(…) du domaine de l’individuel. Pas de dîner aux chandelles ni d’ébats amoureux ici. Quelques millions d’années plus tard, une amibe commença à réorganiser son ADN avant de se diviser en deux. C’était une reproduction sexuée, pas telle que nous la connaissons ; il n’y avait toujours pas de gars. Tout se faisait à domicile, si l’on peut dire. (NDM : L’auteur évoque ici sans les nommer les concepts de recombinaison et de brassage génétiques, si importants dans l’évolution de l’espèce. C’est pour ça qu’il parle de reproduction sexuée, alors qu’il n’y a aucune sorte de fécondation, l’important n’est pas là, l’important est que les amibes filles sont différentes génétiquement des amibes mères. C’est pour cette unique raison que l’auteur parle de reproduction sexuée primitive.) L’étape suivante de l’évolution sexuelle fut la réorganisation de l’ADN à partir de deux lots – ces créatures étaient hermaphrodites, c'est-à-dire qu’elles possédaient à la fois les gamètes mâles et femelles. Ce fut une bonne chose ; cela produisit une variation génétique très utile, qui est à la base même de l’évolution. (NDM : L’auteur créé ici aussi des petits raccourcis propres à sa profession de conférencier. Il faut lire ici que c’est le début d’une possible fécondation, donc la rencontre entre les génomes de deux individus, une fécondation externe un peu à la manière des plantes à fleurs ou des huitres.) Au moment où le premier mâle (NDM : Le premier mâle « spécialisé » à ne faire que cela, donc) apparut, l’évolution sur Terre était bien lancée, le premier mâle ressemblait sans doute à une grenouille (ce qui met le conte de la princesse embrassant un crapaud en perspective (…) ). Le chromosome distinctif Y, qui fait qu’un mâle est un mâle, arriva encore plus tard. Les femmes étaient donc là en premier. Il est moins certain que cela fasse de l’homme le chef-d’œuvre final. »




Tout en restant dans le royaume des bêtes, pensons aux hyménoptères (abeilles, fourmis et consort) chez qui le mâle ne sert à rien qu’à féconder la princesse durant le vol nuptial, après quoi il est éjecté de la colonie comme un malpropre. Chez d’autres espèces c’est encore plus flagrant : le mâle sert carrément de nourriture à la femelle après l’accouplement (mante religieuse, veuve noire, mais il y en a d’autres). Il faut se faire une raison : la reproduction sexuée est apparue pour assurer le brassage génétique, et dans ce but la femelle fait le plus dur en fournissant l’œuf et en l’incubant. Le mâle ne contribue que distraitement que de sa semence : le deuxième sexe, c’est lui. Il est une invention qui n’existe que par soucis de diversité (cruciale il est vrai) biologique.


(Arg, au secours !)
Plus proche de nous que ces considérations d’évolution des espèces, il est des signes qui ne trompent pas au sein de notre espèce humaine.
Sur le point de vue génétique : tous les humains ont 23 paires de chromosomes… enfin, du moins toutes les humaines, qui ont une « vraie » 23e paire (XX). Les humains ont une paire « mal fichue » (XY), non symétrique du moins. Ah, le chromosome Y ! Ce fameux bidule ridiculement petit (en toute modestie) qui tout seul ne fait rien (les mutations génétiques sans X sont non viables). Le chromosome Y : un chromosome mutant, la preuve que la femme est la « vraie » homo sapiens sapiens et l’homme un vulgaire mutant.




Sur le plan embryologique, rappelons que la différentiation sexuelle féminine du fœtus est un procédé par défaut. Ce n’est que par le biais de transformations complexes imposées par le chromosome Y (encore lui !) que le futur humain se changera en garçon. Encore une preuve s’il en est que l’homme est une femme comme les autres.

La parade du pigeon

Que c’est dur d’être un pigeon. Déjà affublé d’un physique ingrat, d’une position ingrate dans l’écosystème et d’une réputation pourrie parmi les humains, le pigeon est en plus le roi des maladroits lors de sa parade amoureuse. A cette occasion, le bô mâle fait gonfler ses plumes de sorte à avoir une tête trois fois plus volumineuse ; et pavane devant sa belle en émettant des roucoulements énamourés totalement ridicules. Autant le paon, qui parade pour ainsi dire de la même manière, « a la classe et en jette », autant le pigeon a l’air le plus stupide du monde ; la nature est injuste, pas vrai ?

Et toute cette énergie déployée pour l’absolue indifférence de la femelle qui préfère picorer le sol avec une bêtise encore plus visible.
Avec des mâles manchots et des femelles amorphes, c’est à se demander comment l’espèce se perpétue…

Mais bon, ne les plaignons pas trop ces oiseaux là… Au moins eux ; ils volent…
Miaou. Shââ.

samedi 16 août 2008

Est-il déraisonnable de croire en Dieu ?

Toute religion est fondée sur la croyance en un être supérieur, la foi en cette divinité en semble le principal moteur, mais c’est également ce qui est le plus remis en question par ceux qui n’ont pas la foi, ces derniers se croyant plus éclairés, plus lucides. Aussi, est-il déraisonnable de croire en Dieu ? Autrement dit, ma faculté à percevoir le monde sensible et ma conscience font-elles obstacles à la foi en l’être divin ? Le problème ici est la compatibilité entre la raison de l’homme et la religion en général, la foi en particulier. Leur antagonisme permet-il malgré tout leur coexistence ? Nous essayerons d’apporter les réponses à cette question en expliquant en quoi la raison s’oppose à la croyance religieuse, puis en voyant comment ces deux entités peuvent cohabiter.
Attardons-nous tout d’abord sur le fossé qui sépare la raison de la foi. Il s’agit de deux pôles totalement différents qui ne sauraient s’accepter l’un l’autre. En d’autres termes, une trop grande discontinuité entre raison et foi, voir une opposition totale entre elles, expliquerait à priori une incompatibilité et un repoussement réciproque.

La raison est ce qui me permet de prendre conscience de ce qui m’entoure, du monde sensible. La raison est le sens de l’immanent, c'est-à-dire de tout ce qui est concret et que l’on peut vérifier à travers l’expérience des sens. De l’autre côté, la conviction religieuse se tire de la révélation d’une transcendance, ou la sensation qu’il existe quelque chose au-dessus de moi que je ne perçois pas et qui me dépasse. Ce sentiment du numineux n’a donc aucune justification dans le monde matériel, et comme la raison ne se concentre que sur ce dont elle peut faire l’expérience, elle est incapable de concevoir l’existence d’une divinité. E, bref, la raison est un esprit matérialiste qui ne tient pour vrai que ce qu’elle perçoit, et rejette pour cette raison tout ce qu’elle ne peut vérifier de cette manière ; l’existence de Dieu en faisant partie.

De plus, si la raison se réfère aux sens et aux connaissances concrètes « vérifiables », son rôle inné est de traquer les illusions dont l’esprit humain est victime, afin d’accéder à ce qui lui parait être la vérité. Or, pour la raison, la religion n’est qu’une grande illusion. Ainsi, NIETSCH avait avancé la théorie du nihilisme, selon laquelle l’Homme crée des valeurs qui ne tiennent sur rien, et qu’il prend pour des vérités. Ce serait le cas pour la religion, qui instaure des vérités confortantes mais illusoires : la vie après la mort, le soutien des faibles… Mais ce sont des illusions. Pour MARX, la religion est « l’opium du peuple ». En promettant une vie meilleure après la mort, la religion et la foi en ses croyances ne sont qu’un voile pour cacher à l’homme sa misère et le (ré)conforter. La raison ne peut adhérer à cette vision voilée, car elle a conscience de la finitude de la vie et de ses réalités. Elle ne croit pas non plus au miracle, car elle tient les lois de la nature pour référence stable. Les idées réconfortantes de la religion et toutes ses promesses sont pour la raison de simples mensonges. Après tout, pendant des siècles en Europe, la religion a été un prétexte à dominer les peuples. LOUIS XIV se prétendait lieutenant de Dieu sur Terre, le clergé était l’une des deux classes dominantes de la société. La raison, elle, s’aperçoit que Dieu n’est qu’un leurre qui permet au clergé de s’enrichir, aux empereurs de gouverner plus simplement et aux paysans de supporter les inégalités sociales et leurs vies pénibles sans broncher. La preuve en est que la raison ne supporte pas cette hypocrisie et ces artifices : les saccages lors de la révolution française.
Pour FREUD, la religion est une névrose collective qui évite une névrose individuelle. Dieu est invoqué lorsque l’Homme découvre que le père n’est pas tout puissant. Ainsi, pour la raison, dieu serait l’invention de l’Homme en tant que solution à ses problèmes, et en cela elle rejette la possibilité que cet être puisse exister.

On notera aussi la perte de l’importance sociale de la religion lors des derniers siècles : avec le développement des sciences et de l’éducation laïque, la raison s’éveille et la religion perd sa faculté à influencer la vie des gens. La sécularisation de la société verrait donc le triomphe de la raison face à la conviction religieuse, nous vivons désormais dans un monde matérialiste où la consommation a pris le pas sur la spiritualité. WEBER parle de « désenchantement du monde ».


Cependant, la raison n’est pas en elle-même suffisante au sein de l’esprit de l’individu pour assurer son épanouissement ; et cela pour la raison qu’elle est incapable de concevoir l’infini et de créer des idéaux. Avec sa seule raison, l’Homme serait condamné à une vie morne, banale et angoissante. La raison serait-elle prête à faire des concessions à la foi pour compenser ses insuffisances ?

Baptistisime, le 08/01/2004, Lycée Sud Médoc (devoir sur table), LE TAILLAN MEDOC

jeudi 14 août 2008

Private joker-air



Le pire ennemi de Batman , c'est...
...

...


... le Joker, bien sûr !

vendredi 8 août 2008

Tomber amoureux

Le thème de l’amour apparait comme un sujet de réflexion privilégié. Nous nous interrogerons donc sur les significations de l’expression « tomber amoureux ».


Pour comprendre le sens de cette phrase, voyons un à un les termes qui la constituent. « Tomber » a ici deux sens que l’on peut considérer et qui se rattachent tous les deux au thème de la chute. Le premier est de comprendre « tomber » comme un acte involontaire, imprévu et subi. La preuve en est que « tomber » n’est une action active que si l’on précise « se laisser tomber ». Le fait de tomber amoureux reviendrait-il alors seulement à trébucher par mégarde ? Sans doute, mais tomber prend un tout autre sens quand on considère la chute comme un accident, quelque chose de brutal. Lors d’une chute, il est possible de se faire mal et de se retrouver au tapis au point de ne pas pouvoir se relever un moment. Alors, « tomber » signifie-il trébucher ou s’étaler au sol ? Quoi qu’il en soit, les deux sens peuvent être retenus.


A présent, que veut dire « amoureux » ? Sans ambiguïté, on peut répondre « ressentir de l’amour ». Mais, qu’est-ce que l’amour ? Pour répondre à cette interrogation, nous devons faire la distinction entre « amour » et « désir ». Ce dernier correspond à l’attirance physique que l’on peut avoir à l’égard de quelqu’un. L’amour véritable, lui, est le fait d’éprouver pour une certaine personne des sentiments puissants, mais inexpliqués et spontanés, et estimer cette personne en entier, et non pas que son apparence. On peut donc traduire « tomber amoureux » par « être pris soudainement et plus ou moins brutalement par des sentiments puissants et sincères à l’égard de quelqu’un, sans rien pouvoir y faire ».

A présent, cette phrase est-elle valable ? Est-ce que « tomber » a sa place pour se rattacher à « amoureux » ? Il est indéniable que l’amour est inexpliqué par définition et que les sentiments amoureux se moquent bien de la raison. En cela, l’amour et la chute se trouvent une similitude. Y a-t-il besoin d’une raison rationnelle pour choir ? De plus si un rien suffit à vous faire tomber, rien n’est suffisant pour l’empêcher. Une fois à terre, on se dit on avait su, on aurait pu faire quelque chose pour l’éviter (léviter ?) Pour l’amour, les choses vont de même, si le désir peut être dominé, les sentiments ne peuvent être ignorés et même devenir obsession, et cela même si on voit venir l’affaire (une fois qu’on perd l’équilibre, il est déjà trop tard). Si besoin était, on pourrait trouver une autre preuve que l’amour n’est pas un choix, mais bien un décret du hasard : si le choix nous était donné, pourquoi certains d’entre nous choisiraient-ils de s’écarter des « normes » ?


Cependant, on peut toujours se poser des questions sur le sens plus dramatique de la chute. Même s’il est vrai que l’amour peut devenir un véritable drame, où certaines passions conduisent au désespoir, voir pire, cela ne se passe pas toujours ainsi, et heureusement. On aurait ainsi tendance à croire que les tragédies ne sont que des accidents lors d’un acte banal. Mais qui dit que ce même acte ne soit, au fond, qu’un accident banal avec plusieurs degrés de gravité ? Tel une chute, l’amour serait plutôt un incident d’habitude indolore mais qui se relève dramatique dans certains cas. On peut juste marcher sur son lacet ou être défénestré du dixième étage. Et comme pour une chute, le rétablissement est proportionnel à la force du préjudice initial.

Avec tous ces arguments en stock, il devient irréfutable que la comparaison entre l’amour et la chute n’est pas un non-sens. On retiendra donc que l’homme n’est pas maître de ses sentiments ne libre de donner son cœur comme il l’entend, que le moment de le faire est pour lui un bouleversement dont il ne sort jamais indemne, et qu’il ne lui reste plus qu’une chose à faire après être « tombé amoureux ». Trouver la force de se relever.

Baptistisime, document non daté, estimations au carbone 14 : septembre 2003.