lundi 30 juillet 2007

Le Saint Graal

Il est toujours un caviar suprême, une crème convoitée ; et la quête du Graal est la métaphore parfaite de la chasse au trésor.
Lancelot Dulac incarne pour moi la croyance qu’a l’Homme en son pouvoir à maîtriser son destin et se sublimer lui-même.
Lancelot a tenu son compas et sa carte pour se conduire de son propre chef au Graal… En y consacrant une énergie au dessus de ses limites… Mais en parvenant au pied du trésor convoité, il trépasse mystérieusement.
A t’il été puni par la déesse Humilité pour son arrogance ? Ou bien s’est-il rendu compte que sa vaine quête n’était que la poursuite d’un désir idéalisé ? Ou peut-être que le jeu ne résidant que dans la chasse, la découverte aurait gâché le reste, et la mort de notre intrépide héros pourrait ainsi être voulue de lui ? Pour que la découverte du Saint Graal reste divine et parfaite…

La dictature des spécialistes

L’esprit humain ne peut guère se concentrer sur plus d’une chose à la fois nous enseignait l’ami Victor.
Je viens de me faire une réflexion sur la faiblesse de la capacité d’analyse de l’esprit humain. C’est vrai : soit on se concentre sur un sujet ou deux à fond quitte à passer pour un autiste soit on s’intéresse à tout mais en n’ayant le temps et l’esprit que pour un rapide survol.
Cela me conduit à un constat simple : ne pouvant connaître tout sur tout, ayons l’humilité de choisir entre la quantité et la qualité. Personnellement, j’ai un tel souci du travail bien fini que je ne serais pas satisfait d’un travail approximatif et inachevé, même si l’impression de surfer sur un vaste ensemble de domaines variés semble séduisante.
Le fait est que notre société infiniment complexe incite davantage à la spécialisation : on a besoin de médecins compétents pour diffuser la connaissance pointue qu’est maintenant celle de l’humanité… Pour faire marcher des engins de plus en plus sophistiquées et spécialisées, il faut des gens passionnés et fiables. Tout est tellement compliqué et s’enchaîne dans un équilibre si bien rôdé que chacun doit tenir son poste avec une maîtrise parfaite si on veut éviter que la vaste machine ne s’enraille. Chacun à son poste : les spécialistes sont les organes, mieux ils font leur boulot dans leur domaine, mieux l’organisme se porte.
Je pense que c’est l’explication la plus plausible à tous ces malheureux humains qui s’enferment dans le jeu d’un rôle et finissent à se confondre avec leur fonction.
« Qui es-tu ? »
« Oh, je suis médecin/informaticien/documentaliste » (Rayer les mentions inutiles.)
En plus, les spécialistes sont d’horribles dictateurs : ils sont les rois dans leur domaine et ils en profitent bien.
Au final l’homme n’est bon qu’à une chose : la répétition. Faire sans arrêt la même chose, c’est le fondement du Taylorisme et de l’industrialisation sous-jacente.
Mais bon, ce n’est pas un mal…Au moins pas de risque d’éparpillement, les choses seront bien faites.
La seule exception à ce développement, c’est pour moi les spécialistes en politique et autres types populaires qui « connaissent » tout le monde, mais qui de fait ne sont que connus… Spécialiste en gens, la spécialité la plus difficile selon moi… accessible ?
« On ne connaît que ce que l’on apprivoise. » Antoine de Saint Exupéry.