jeudi 16 octobre 2008

The missing dollar





Lundi 21 janvier 2007. Ce midi, au hasard de mon errance au sein du Restaurant Universitaire, j’ai découvert une pièce d’un euro en un lieu improbable…
Un beau dollar, pas meilleur et pas pire que tout honnête dollar. M’en saisissant, les circonstances peu communes de cette rencontre font naître en moi cette intuition : « Et si ce n’était pas un dollar ordinaire ? » « Et si c’était…le dollar manquant ? »

Once upon a time, in my dreams…I was wandering over a gambling place. Only watching around, never trying to play, not believing in my luck, not even feeling involved in the big game around me. I could only see, as a simple witness, others playing, often losing, sometimes winning. And suddenly, I found it, the missin’ dollar! Wondering if I should gamble it or not, my father next to me (who could have been either my intuition or my angel) told me:
- “Come on, guy! Why don’t you get more of this?”
Immediately, I felt reinvigorated. With determination and the strange anger-like feeling of the one who is to try an incredible challenge, I chose a slot machine, said bye bye to the missing dollar, and introduced it in the machine. Surprised, I then realised I could hear a real rain of coins.




A la lumière de ce souvenir, je regarde mon dollar miraculeux, pose sur mon plateau et songe…
- « Bien sûr, c’est une bonne chose et cela égaye cette journée…Mais le bénéfice n’est pas à la hauteur du coup de bol : ce n’est qu’un dollar…Pas de quoi faire péter l’endorphine ou changer ma vie. »
Alors, que devais-je faire ? Accepter ce mini-bonheur, ce micro-bénéfice purement gratuit, profiter de cette petite chance en elle-même ? Ou bien forcer le destin, épargner cette aubaine, maximiser le gain ? AH ! L’appât du gain, la soif du joueur qui mise gros, qui, s’il considère qu’il n’y a pas de petits gains, ne se satisfait jamais vraiment des petits coups. Mais surtout, qu’est-ce qu’un euro ? A quoi cela va t’il me servir ? Rien qui ne puisse vraiment me rendre service ou accroître mon bonheur, alors… ?

D’un autre côté, cela m’inspire une autre réflexion : la valeur de certaine choses (un exemple pris au hasard : une pièce d’un euro) se mesure souvent quand elles manquent ou qu’on en ai dépossédé. Face à une machine à café, la pièce d’un euro prend une tout autre dimension, en opérant à une transformation des plus utiles. Bien sûr, cette utilité de notre objet fétiche demeure dans le domaine du pas très folichon. Paradoxalement, ne pas disposer de ce fameux sésame face au distributeur ou encore égaré ce caillou est amplement plus douloureux que la joie de la découverte…C’est quand même incroyable ! La logique purement économique voudrait une équivalence à ce niveau là.

Mais voilà, ce serait enterrer trop vite la pensée précédemment citée : celle selon laquelle on peut obtenir plus de ce que l’on a déjà. Il m’est déjà arrivé de m’attacher à un dollar, le prendre dans ma main, le frotter pour le faire briller. Espérer le faire travailler pour le fructifier. A ce petit jeu, on finit par donner à l’objet plus de valeur qu’il en a vraiment, ce qui explique pourquoi la perte de ce bien entraîne une réaction plus puissante que le gain initial (en admettant que la puissance de la réaction, négative ou positive, est proportionnelle à la valeur de l’objet en théorie). D’un autre côté, si surestimer la valeur des choses qui nous sont dévouées/accessibles est risqué, c’est un des rares moyens de se satisfaire de ce que l’on a, et donc ne pas s’enfermer dans la spirale infernale du désir vain. Il paraît dès lors flagrant que la philosophie de chacun à cet égard résulte d’un choix très personnel : ne jamais s’attacher à ses possessions pour avoir toujours l’opportunité de la recherche, ou au contraire les consolider et s’en satisfaire humblement ; les « stratégies » envisageables pour gérer son budget de dollars miraculeux sont si nombreuses que tout reste possible.



Pour achever ce papier, je sens que je ne vais pas employer le missing dollar pour financer ma participation au loto. Quand il aura rejoint mon portefeuille, il redeviendra un euro ordinaire, sur lequel je serai bien content de pouvoir compter à l’occasion. Au moins m’aura-t-il rappeler mon humilité dans ma façon d’appréhender le monde et ses multiples équations ; et inspiré un bon papier. C’est déjà une sacrée plus value pour ce petit échantillon de métal !
Doc Gremont

3 commentaires:

Anonyme a dit…

si tu trouves d'autres dollars , pense a papounet qui est prêt à les dépenser en patagonie pour leur donner un destin !!!

Unknown a dit…

Waouh ! Ma tête o_o ... Tu aurais du simplement acheter un paquet de chips :D

Baptistisime a dit…

Bah c'est ce que je fais au final^^ il est vrai à la suite de pérégrinations intellectuelles improbables, mais c'est mon fardeau, plaignez moi :D

En fait, tout ce texte pour une métaphore cachée mais je suis fier de voir que personne ne l'a décelée^^
Mwhahahaha !
Baptistisime, le fou