mardi 2 septembre 2008

La fille sur le trottoir d’en face :

Les personnages :

- Elminster : Lycéen, amoureux de Sylvia
- Sylvia : Etudiante

La scène est à Paris.

Acte I :

(Une rue parisienne avec deux arrêts de bus en vis-à-vis. Eclairages : lumières citadine dans une pénombre vespérale. Fond sonore : bruit des automobiles.)

Scène 1 : Elminster.

Elminster : (Seul, entre et s’assoie sur le banc d’un des deux arrêts de bus.)

Ah ! Quelle journée épuisante passée au bahut ! Un lever aux aurores, pas le temps de déjeuner qu’il faut déjà rejoindre la masse humaine dans les transports, toute dégoulinante de sueur, miam ! Et tout ça pour quoi ? Suivre les cours de ces vieux profs miteux et gâteux, franchement ! Je vous jure, c’est pas une vie ça. Ah ! (Il soupire.) Heureusement, comme chaque soir, je vais voir la fille du trottoir d’en face…
(L’air rêveur, il se lève et sourit.)
Elminster : Qu’il me tarde de revoir cette belle rouquine pulpeuse et svelte, que ma journée ne soit pas si sale !
(Il fait de grands gestes pour accompagner son monologue, avec tant de maladresse qu’il en devient ridicule.)
Elminster : Hou, mince, la voilà !

Scène 2 : Elminster, Sylvia.

(Sylvia entre et va s’asseoir à l’arrêt de bus en face de celui où se trouve Elminster.)

Sylvia : Ah ! Quelle belle journée passée à la fac ! Mais qu’il est bon de respirer l’air frais du soir, et entendre les doux bruits de Paris !
(Le vacarme des moteurs et des klaxons s’amplifie.)

Elminster : (A part) Elle est trop bien, cette nana ! Par contre, elle a pété un boulon, elle raconte n’importe quoi ! Un effet de la pollution, sûrement…Bon, il faut que je l’aborde.
(A Sylvia) Hé ! Tu débloques, tu dis n’importe quoi !
Sylvia : Quoi ?!
Elminster : T’es pas un peu folle, non ?
Sylvia : Sylvia. Mon nom est Sylvia.
Elminster : (A part) Arg, la communication ne passe pas ! Bon, tentons une autre approche. (A Sylvia) Bonsoir Sylvia ! Dis, tu prends combien ? (Rires.)
Sylvia : Très bien, merci ! Et toi ? Comment tu t’appelles ?
Elminster : (A part) En plus d’être conne comme un manche à balai, elle est sourde comme un pot ! Mais bon, le dialogue semble s’instaurer. (A Sylvia) Je m’appelle Elminster.
Sylvia : Enchantée, monsieur Ster Elmuth ! Je te vois souvent sur cette ligne, tu es d’où ?
Elminster : (Force la voix pour couvrir le bruit ambiant.) Pas du même endroit que toi ! C’est dommage d’ailleurs, je préférerais être en face !
Sylvia : Je t’ai pas compris ! Qu’est-ce qu’elle a, ma face ?
Elminster : Rien, laisse tomber. Tu fais quoi de beau dans la vie ?
Sylvia : Mon avis sur… ? Ah ! Ce que je fais dans la vie, pardon ! (Rires.) Je suis étudiante en médecine !
(Le bruit des voitures s’interrompt, et l’éclairage change : la scène est plongée dans le noir, avec deux halos blancs éblouissant, éclairant chacun un des personnages.)


Scène 3 : Les mêmes.

Elminster : Mais…mais !
Sylvia : Mêê ! Mêê ! Elmut le mouton, hihi.
Elminster : Mais, c’est merveilleux, je me destine justement à la fac de médecine, c’est un signe !
Sylvia : Parfait ! T’as qu’à passer, un de ces quatres ! Tu vas voir, il y a de l’ambiance.
Elminster : Attends, tu vas me filer ton num’. J’arrive !
(Le premier décor et le fond sonore initial reviennent. Voyant qu’il ne peut traverser, Elminster tire une mine déçue, fait semblant de pleurer, avant de se cogner frénétiquement la tête contre le panneau informatif situé à côté du banc.)
Sylvia : Voilà mon bus ! A plus tard, collègue El Mein Steur !

(Rideaux.)

Baptistisime, mai 2007

3 commentaires:

Baptistisime a dit…

Petite précision sur ce texte :

Sujet : La fille sur le trottoir d’en face
ContrainteS : Type de texte bien défini, une heure.

Somberlord a dit…

C'est vieux ca non?

Faudrait que je le lise un jour...

Anonyme a dit…

"Qu’il me tarde de revoir cette belle rouquine pulpeuse et svelte, que ma journée ne soit pas si sale "
à défaut d'être sale il aura l'odeur...

mais en lisant on se demande si cette rouquine n'est pas une blonde camouflée...
Sinon c'est marrant la différence entre la scène 2 et la 3... aucune...