dimanche 11 octobre 2009



Grâce à la magie de l’or noir, nos vies sont zen.
Par sa bonté, dans toute la France on se déplace.
Sans lui, les avions ne seraient que carcasses
Vides, inanimées, assoiffées de kérosène.

Sa disparition est un cruel phénomène.
Dans notre chute, nous penserons « Que la Terre est basse !
Terre radine ! Mon ami le sol ! Viens, que je t’embrasse !! »
Notre civilisation, échouée comme une baleine !

Pour éviter ça, notre passion, c’est le Forage,
Même en Alaska, même au milieu de l’orage
Nous minons la planète en quête du trésor noir.

Pollueurs ? Oui, mais à ce prix est le bonheur.
Nous pillons tout, et tant pis pour nos successeurs.
Profitant bien, car la fin est pour demain soir !


Baptiste G.

Les rêves mentent-ils ? Épisode 56-1



Partie 1


Pour la seconde fois, MD vient me hanter dans mon sommeil. Je peine à la rejeter, ma tendresse prend le pas sur mon orgueil et je la serre contre mon cœur. Mon rôle de protecteur a pris le dessus, mon esprit câlin aussi, je me dis que c’est dommage que ce soit fini elle et moi, ne serait-ce que pour la perte de cette affectuosité.
L’émotion dérangeante et ambigüe de cette photo nostalgique m’éveille en sursaut.
Dans mon lit à deux places saint-médardais, je suis bien sûr seul, mais ce n’est pas cela qui me préoccupe. Dans la chambre obscure, j’ai une sensation d’humidité ambiante. Ca m’arrive d’être grognon au réveil, mais ce n’est pas cela qui m’assaille en cette fin de nuit. Ce n’est pas non plus de la transpiration. Un doute perturbant m’envahit brusquement.

Je me mets sur mes pieds en sursaut. Je constate alors la terrible réalité : il pleut dans ma chambre ! Je m’affole à l’idée que mes affaires, et surtout mes textes, prennent l’eau. Je panique, fais les 100 pas en quête d’une solution, quête que je sais désespérée, lutter contre les éléments, c’est tellement vain…
Je ne suis toutefois qu’au début de mes peines. Je me rends à l’interrupteur et dès que j’y parviens, le vent se lève et m’enlève vers le ciel.
Je me laisse dans un premier temps glisser, avant que mon esprit combattif ne se réveille. Je ne suis pas autorisé à me laisser faire ! J’ai encore des ressources, alors il m’est interdit d’abandonner.

Je me mets à brasser en direction du plancher pour rester à quai. Je bataille sec, et cela me coûte tellement d’efforts que cela en devient désagréable et anxiogène. Je commence à aimer l’idée que le vent devienne si violent qu’il m’emporte sans que je ne puisse rien y faire. L’avais-je souhaité, ordonné ou simplement anticipé, le vent, agacé par mes gesticulations, triple en intensité et me voilà happé dans une spirale qui m’éjecte au loin. J’atterris violemment bien plus loin, dans ce qui semble être les rues d’Anglet, où je devais me rendre durant la journée. Je me mets à courir sans savoir où je vais.

Je me retrouve ensuite dans un vaste couloir bordé de non moins longues fenêtres par lesquelles perce le ciel nocturne. Ce grand hall est à l’étage, je l’identifie comme faisant partie de la CDC Bordeaux, ou plus probablement d’une fac.
Par la fenêtre, je vois six lumières rouges. Je me dis que la corniche d’en face réverbère des lumières issues du rez-de-chaussée du bâtiment dans lequel je me trouve. Mais en remontant le couloir, je suis angoissé. Je remarque vite que ces lumières sont bien six et non une seule, comme autant d’yeux malveillants. Je me sens épié alors que ces yeux sont ceux de créatures diaboliques. Trois espèces de gargouilles aux allures de chouettes me dévisagent avant de prendre leur envol en ma direction !



Très vite, je me retrouve cerné par ces oiseaux de mauvais augure. Dans mon désespoir, en proie à un stress intense, j’attaque un des monstres, l’étrangle d’une main et lui blesse les yeux de l’autre. La bête maudite piaille un hurlement de douleur. Moi-même ignore si je souffre ou non, l’adrénaline a pris le pas sur toutes mes pensées et sensations.
Je détale interminablement dans le hall infini, désert et obscur, seulement illuminé par les rubis de mes poursuivantes. L’étendue du champ de fuite dont je dispose n’a d’égal que l’absence totale de cachettes potentielles. Fort heureusement, cette angoissante rêverie prend fin à cet instant.

Les rêves mentent-ils ? Épisode 56

Partie 2

Une longue ellipse plus tard, je retourne au lieu de l’attaque, éveillé cette fois-ci. L’endroit semble différent, du seul fait de l’anxiété retombée et de la lumière du jour retrouvée. Je parviens à la fenêtre que les gargouilles ont brisée dans mon songe et la présente à l’homme qui m’accompagne et que je ne connais pas, mais certainement un travailleur local, directeur ou responsable de la sécurité de l’établissement. Je lui explique que la nuit précédente, le vis-à-vis n’était pas si éloigné, et la corniche des gargouilles à à peine deux ou trois mètres. Nous cheminons de nouveau dans le hall. Je fais mon enquêteur et expose à voix haute mes hypothèses. L’interprétation du vent doit être philosophique, voir religieuse. Peut-être était-ce le vent du hasard ? Plus logiquement, le vent du changement, pour un futur périlleux. Ce songe devait être un avertissement, encore une fois, et si ce lieu avait été choisi, ce ne devait pas être un hasard. Ma paranoïa servirait peut être à préserver d’autres vies menacées par cette allégorie bizarre. Je m’éveillai une nouvelle fois, pour de bon, sorti de mon sommeil riche en réflexion, par des bruits de pas au rez-de-chaussée. Par la fenêtre, une lumière jaune diffuse, comme le rouge du rêve…mais celle-là provient bien du rez-de-chaussée. J’entends le porte-fenêtre s’ouvrir et un homme sort dans le jardin…Je me doute qu’il s’agit de mon père, mais fais l’effort de m’en assurer malgré la nuit encore profonde. C’est bien lui. Je consulte ma montre : 4 heures.
Les sommeils perturbés sont décidemment communicatif aujourd’hui…La nouvelle épidémie du futur ?