mercredi 8 octobre 2008

C’est miaou ! in Shââ d’Oz (1)

Petit animal pelucheux, ses origines sont incertaines. Etait-il un demi-dieu égyptien ? Ou un shah persan ? A-t-il été ramené du nord, caché dans les soutes d’un drakkar ? Les experts scientifiques s’accordent toutefois à reconnaître que les grands félins sont ses cousins et la France son pays d’adoption. Son nom est Piti Shââ.



A l’origine apprivoisé par les humains pour servir comme raticide, Shââ a désormais pour mission de leur être d’une compagnie agréable. Il s’en acquitte de son mieux, essayant même de communiquer avec eux. La langue humaine est finalement devenue sa passion, son principal sujet d’étude ; même s’il n’est toujours capable de n’émettre que miaulements et ronrons aussi charmants qu’insignifiants. Parfois l’être humain voudrait être son maître, voir l’adopter ; mais le Shââ est un être épris de liberté et d’indépendance détachée. Quelle cheminée sera son foyer ?



Pelage noir, yeux verts, poil soyeux et longues moustaches, c’est un noctambule à qui la pénombre et la fraîcheur vespérale réussissent. Et comme on dit, la nuit, tous les chats sont gris. Loin d’être Shââ de gouttière, il ne crache pas sur le minimum de confort, passant de longs moments à faire profiter des joies du sommeil. Mais de quoi ses rêves sont-ils faits ?




Amateur de lait, de saveurs sucrées et de jeux capables d’éveiller sa curiosité, il a la candeur du jeune félin qui ne fait que commencer son exploration du monde. Son insouciance est-elle une erreur de jeunesse ou un trait de son espèce ? Candide mais pas naïf, il apprend vite. Perçant mais pas bleu, rien ne devrait échapper à sa vigilance de prédateur, malgré son air désintéressé. Ses pattes sont de velours mais maladroites. Son cœur s’emballe à la moindre alerte dans sa maigre poitrine. Il doit encore apprendre à griffer et à retomber sur ses pattes ; comme sont censés l’être ceux de son genre.





L’instinct et la sensualité devraient exister ; devraient être la magie du shââ. Apprenti sorcier, créature ensorcelée, dont on se méfie, pratiquerait-il la magie ? Quand il est noir, le Shââ porterait malheur… Il serait le complice des sorcières… On voudrait en faire un paria pour ses différences et ses mystères sans chercher à comprendre ses secrets. Mais peu lui importe. Shââ assume sa félinité, sait qu’il est héritier de nulle magie mais de ceux qui l’ont précédé. Et est conscient que ce n’est que dans les ténèbres que son don s’exprime. Ce n’est que dans la nuit profonde que l’on remarque que Shââ y voit dans le noir.




L’or du Soleil l’ébloui mais le halo argenté de la lune lui donne toute sa lucidité, se reflète dans ses yeux enfin bien ouverts et sur son pelage soyeux et brillant. Les loups ne sont pas les seuls à hurler à la lune. Shââ y est. La vue y est imprenable…




(1) : Shââ ne joue pas qu’avec les pelotes de laine, mais aussi avec la langue et la culture humaines. Pas moins de cinq jeux de mots/blagues privées/références culturelles se sont cachés dans ce titre à coucher dehors. Sauras-tu les retrouver ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

je vois que le chat a la fibre !

le chat chatte !

Après les élucubrations pétrolières ,
j'attends avec impatience les analyses économiques du Shâa sur la crise bancaire !

==PAPOUNET==

Baptistisime a dit…

Et bien n'étant pas économiste, mon point de vue sur la crise boursière revient à ce qui a été dit précédemment : l'économie actuelle est trop virtuelle, c'est que des chiffres et des pourcentages qui renvoient à des réalités plus ou moins réelles... Est mon avis que tout ça rime à rien, on dirait que les pays sont à feu et à sang pour des virgules ou des zéros mal placés mais qui ne signifient absolument rien de concret. Est mon avis que tout ça est absurde et que ça montre bien les limites d'un système ou la valeur des choses nous semblent de plus en plus étrangères.

Je vois pas quoi dire de plus que je n'aurait déjà dit... J'aimerais laisser aux économistes le soin de régler le problème... Si je ne savais qu'ils ont de grandes chances de boire la tasse, et c'est nous qui allons être noyés, comme souvent... Enfin bon.

Doc' G

Anonyme a dit…

Enfin la biographie du Shââ? Ca se faisait attendre... Et je comprends mieux certaines choses, maintenant... du coup je me sens con de pas les avoir décelées plus tot... g cramé des p'tites dédicaces, mbref, comme d'hab un chef d'oeuvre...

Anonyme a dit…

Trop beau, ta plume me fait rêver... Je crois en toi frangin! Agathe

Menthar a dit…

Le chat (tout comme le chien) est l'incarnation de plusieurs péchés capitaux: la gourmandise et la paresse.
Si les noirs sont associés au mal, cela est du à l'incarnation des ténèbres qu'ils peuvent évoquer( cela mais aussi leurs dents de vampire).
Mais ce qui est fascinant chez cette créature, c'est leur capacité à survivre, retourner à l'état sauvage quand il ont été abandonnés et être capable de pardonner les souffrances que leurs ont infligés les hommes.
Donc cet animal, bien qu'il soit le pire exemple qu'il soit dans la vie de l'homme, pourrait toutefois nous en apprendre beaucoup.

(Bordel je n'ai que des idées à la con en ce moment...)

Baptistisime a dit…

i Hola Menthar !
Deviendrais-tu philosophe avec l'âge^^ ?
En tout cas j'aime beaucoup ton intervention, elle complète à merveille le billet.
Vive les shââs^^
Miaou.