jeudi 30 avril 2009

Les yeux plus gros que le ventre

Mon plaidoyer CONTRE la croissance et CONTRE la natalité.

Il faut savoir faire la part des choses entre le syndrome de Peter Pan et celui de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. Bien sûr, grandir est important, atteindre sa taille adulte une saine ambition et surpassement, progrès et envie d’aller de l’avant de bons mots. Cependant, il faut savoir s’arrêter avant d’exploser comme la grenouille de la fable.

Toujours vouloir repousser les limites devient dangereux si l’exercice est poussé au-delà de certaines lois de l’Univers. Les expérimentateurs d’alcools, drogues et substances illicites ne pourront jamais (malgré « l’entrainement ») outrepasser les quantités que leurs corps n’est physiologiquement pas capable d’absorber. Les scientifiques ont déjà calculé la vitesse maximale d’un coureur de 100 mètres et la longueur qu’un sauteur ne dépassera jamais en un bond. Ces records imbattables sont conditionnés par les lois de la physique mécanique. La croissance humaine, quels que soient les efforts investis dans l’optimisation de la production, la gestion de la redistribution et du plein emploi, cette croissance sera toujours limitée par des ressources naturelles elles-mêmes limitées.

La conception linéaire et positiviste qu’a l’Homme de l’existence est par ailleurs une illusion. Croire que nos enfants auront un vécu plus heureux et plus facile est une douce utopie car l’Histoire est circulaire et non linéaire (contrairement à une vie humaine). Les peuples, comme les espèces d’ailleurs sont voués à connaître apogée et décadence, croissance et récession. Ne serait-ce que parce qu’à un moment, les civilisations n’ont plus les ressources matérielles pour maintenir leur niveau en l’état.

Une fois le haut atteint, il faut redescendre avant de pouvoir remonter. C’est la logique sinusoïdale. C’est comme la respiration. On inspire, et quand les poumons sont pleins à craquer, on expire. C’est lâcher du leste pour mieux reprendre de l’altitude. C’est l’apoptose, suicide organique des cellules séniles afin de bâtir un organisme jeune.

En fait, le fait que l’on veut à tout prix voir la vie de l’espèce humaine comme une ligne droite traduit une forme de crainte de la mort. Ce n’est pas de la générosité si l’on bataille pour un monde meilleur pour nos héritiers. Mais pour tenter de donner un sens à nos vies et laisser une trace qui nous survive. Soit un mobile plutôt individualiste et égocentrique.

Le 26/04/2009 :
Pour dire vrai, les humains pullulent comme des moisissures sur de la nourriture laissée à l’abandon. Et si ça continue, la place et les nutriments viendront à manquer sur cette tartine avariée qui semble inépuisable.
Les vieux reflexes que sont l’instinct de procréation et celui de grandir à tous prix, à manger le plus possible, vont conduire inexorablement à la surpopulation humaine. Car l’humain est un super prédateur, qui a pour seuls prédateurs les tueurs en série (l’Homme est un loup pour l’Homme) et les virus. Les premiers se faisant rares et les seconds étant peu à peu victimes de la médecine et des politiques hygiénistes humaines.

La survie et la réussite sont les pires menaces qui pèsent sur l’Humanité. Pourtant cette dernière pourrait limiter sa population et ses besoins avec un peu de bon sens, en faisant un peu fumer leur cerveau, ce bout de viande dont elle est si fière. Je me suis dit une fois dans le métro lillois :
« Font chier les roms, arrêtez de vous reproduire pour pondre des mendiants.
Quelle idée de faire des gosses sans pouvoir les élever et les aider après leur naissance. Je trouve cela bien cruel et égoïste, d’infliger ce monde dangereux et surpeuplé à un être humain sans lui donner les armes pour s’en sortir et les moyens de profiter pleinement de ce que la vie a à offrir. C’est comme offrir une voiture sans essence et sans ressource. Misère du monde. »

A croire au final que la raison et l’esprit citoyen sont moins forts chez l’homme que l’égoïsme et l’envie de se multiplier comme des bactéries.
Je n’ai pas vraiment de solutions pour conclure ce papier. Un début de progrès serait d’apprendre non pas à se satisfaire de ce que l’on a, mais surtout de renoncer à ce que l’on ne peut avoir. Et de se dire que la qualité doit l’emporter sur la quantité. Crachons sur les démarches d’ivrogne et tout cela sera un peu plus propre dans notre monde et dans nos têtes.

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