dimanche 15 février 2009

Les rêves mentent-ils ? Épisode 49

Le 15/02/2009, LILLE, ma chambre


Je suis dans un couloir d’une bien curieuse bâtisse que je nommerai spontanément « maison de la folie » à mon réveil. Je suis en compagnie de deux personnes : un autre jeune homme et une jeune fille brune avec les cheveux attachés. Il ne semble ne connaître ni l’un, ni l’autre, ni même l’endroit où nous nous trouvons. Le couloir est sombre, l’ambiance est au gris. A notre gauche, des fenêtres voilées de rideaux légers mais opaques d’où perce une lumière tamisée jaunâtre. A notre droite, un mur triste porteur d’un papier peint vieillot et de petits cadres me représentant me semble-t-il des bords de mer. Je ne distingue pas encore ce qui peut se cacher au fond du couloir si ce n’est des ombres.

La jeune femme propose alors de chercher une issue. Elle place une chaise sous le cadre le plus proche de nous pour atteindre ce dernier. Elle écarte l’objet décoratif derrière lequel était dissimulée une entrée secrète ! La brunette s’y engouffre, nous sommant de la suivre. Pourquoi pas, me dis-je, la curiosité et le cœur m’en disent. Je tente d’abord de pénétrer maladroitement dans la mince ouverture les pieds les premiers, ce qui m’attire les moqueries affectueuses de mes deux compagnons. Je réitère ma tentative, « dans le bon sens » cette fois-ci, rampant dans le conduit étroit mais curieusement mieux éclairé que l’extérieur, par le biais de sortes de néons blanc. Dehors, notre compère nous interpelle. Il se trouve trop gros et craint de ne pas pouvoir nous suivre. Il préfère chercher une autre issue de son côté.

Devant moi, l’éclaireuse s’élance à l’aventure, le réseau de conduits est un véritable labyrinthe, ce qui me pousse à la poursuivre aveuglément. Elle avance tout droit. Le conduit imprime un dénivelé au-delà duquel le conduit se rétrécit encore. Cela ne gène nullement la frêle jeune personne mais me pose un peu plus de difficulté malgré mon gabarit pareillement réduit. Nous rampons à la file indienne. Un nouveau dénivelé suivi d’un nouveau rétrécissement m’inquiète. J’hésite un instant avant de prendre le risque de forcer le passage, avant de me dire que ramper à reculons serait encore plus compliqué que refuser d’aller de l’avant. Et puis, je ne suis pas un shââ pour rien, je peux le faire. Curieusement, j’ai bien fait de penser cela, car c’est avec une certaine aisance et sans aucune claustrophobie que je progresse jusqu’à voir la personne devant moi finalement « tomber ». Nous arrivons finalement ! Je me laisse à mon tour glisser par l’orifice de la sortie.

Nous nous retrouvons dans le couloir. Je relève la tête. Nous venons d’aboutir par un deuxième cadre. Je regarde plus à droite pour trouver avec horreur le premier cadre écarté par où nous sommes entrés. La chaise, elle, a disparu. Je suis un peu irrité d’avoir fourni tant d’effort pour au final progresser d’un tout petit mètre, d’avoir emprunté un tel détour pour un simple pas en avant. Mais cela aurait pu être pire me dis-je, et maintenant que cette épreuve est derrière nous, je devrais m’en amuser, ce que je fais, notre situation m’arrache un sourire. Ma situation devrais-je dire, car me remettant dans le sens de la route, je note que la petite brune a disparu. Il va donc me falloir continuer seul l’exploration de cet endroit.

Je décide de me jeter à l’eau et avance vers le bout du couloir. Je découvre que ce couloir décrit le contour du bâtiment, rectangulaire lui. Une ouverture sans porte, un peu à la façon des salles d’expositions ou des musées, me fait quitter le couloir pour une sorte de grand hall. La même lumière jaunâtre diffuse et est seule à éclairer une collection d’œuvres d’art bizarres accrochées à tous les murs, à perte de vue. Je distingue essentiellement des illusions d’optique et des peintures aux allures psychanalytiques. L’architecture du hall elle-même semble sortie d’une rêverie hallucinée. Les murs s’agencent n’importe comment, la salle ne semble jamais finir dans la profondeur. De ci de là, des colonnes. J’ai la sensation d’être perdu dans un musée dédié aux noces improbables entre Esher et Dali.

Dans cet univers immobile et silencieux, un mouvement au loin soudain capte mon regard. Je m’approche. Une nouvelle pièce séparée du reste du hall par un mur discontinu (toujours sur le modèle de ce qu’on peut trouver dans les musées). Cette nouvelle salle est très différente du reste de l’environnement. La lumière est rouge, devant moi, des chaises et une table, le tout en bois sombre. Le lieu ressemble fort à un bistrot en fait. Un peu en retrait du mobilier sombre, une jeune femme nue m’interpelle par de grands gestes de la main et m’accorde un grand sourire franc et altruiste. Son visage me fait penser à M.A. mais je sais que ce n’est pas elle. En effet, elle assez grande (presqu’autant que moi-même), a de longs cheveux bouclés roux et une poitrine et des courbes généreuses. Peut être est-ce un nouveau piège de la maison de la folie, mais je n’en ai cure, je décide de m’abandonner. Je la rejoins, elle déborde visiblement d’énergie et d’envie, se saisis de mon bras et me traine sur une banquette de satin rouge contre le mur derrière une table. Nous nous afférons alors, avec à la fois beaucoup de tendresse et de fous-rires.

Nous profitons de cet instant spontané et inconséquent. Mais au cours de nos jeux chaotiques, mon esprit se réveille. Je prends conscience que je suis en train de rêver. Cela me déçoit. Pas tant que cet instant prenne fin, mais plutôt que je vais chercher à le contrôler plus volontairement. J’aurais préféré laisser libre court au hasard, être simplement acteur de mes propres ébats plutôt que vouloir à tout prix scénariser leur déroulement. Ce que je sens qui va arriver avec mon éveil. Je lutte, essayant de demeurer dans mon inconscient, de repousser le retour de ma conscience. Mais je perds ce bras de fer avec moi-même et je dois dire au revoir à la créature de la maison de la folie.

Je me dis en revenant à moi que ce musée des curiosités pouvait très bien être une représentation de ma propre imagination et la cambrioleuse des conduits d’aération C.R. Au moins je sais ce qui est le mieux pour moi : une femme généreuse, ouverte et dynamique (avec pour ne rien gâcher un physique agréable) qu’une petite souris à l’esprit tordu qui me fuit et me fait tourner en bourrique.

2 commentaires:

Somberlord a dit…

Tu prends quoi avant d'aller te coucher?

Ca a l'air cool, tu fais des bons trips :D

Baptistisime a dit…

héhé, c'est mon secret les drogues que je prends ;)