jeudi 12 février 2009

A bout de souffle ! Episode quatre

Retiens ton souffle…








Envie de calme dans mon esprit. Envie de me venger de ce cerveau qui me fait tant souffrir, de ces géniteurs qui me l’ont confié. Envie de mettre de l’ordre dans tout ce bazar. Envie de puissance, rêve d’un objet phallique capable de cracher le feu et la virilité.




Fascination devant des scènes de jeunes guerriers dirigeant le canon sur leurs propres tempes pour défier la faucheuse et poser un ultimatum à la Vie. Envie de jouer à la roulette russe avec un six coups. Le petit prince est las de la Terre, il veut rencontrer son serpent et retrouver sa planète, loin, très loin d’ici.




« J’espère que tu as du bon venin ».




Je comprends les suicidants. On ne choisit pas de vivre, mais on peut décider de ne plus vivre. La Vie est sacrée, mais ce qui nous uni à elle est un mariage forcé. Quand elle se relève être une piètre épouse, il est normal de vouloir divorcer.

Quand on a plus prise sur rien, le dernier pouvoir qu’il nous restera à jamais est celui que l’on exerce sur soi-même. Quand on ne plus toucher les autres en aucune façon, on peut toujours retourner sa frustration sur soi. Dans un amour haineux ultime, la dernière preuve que l’on existe est de se faire disparaître.

Quand on ne gagne pas en respectant les règles, on triche. Quand on est malade, on prend des médicaments. Quand la partie est perdue, on quitte le jeu. Quand on ne vit plus, on se tue.

D’un autre côté, cet état ne peut être déclaré que quand la partie est effectivement perdue. Ceux qui ne vont pas au bout de leurs efforts et qui abandonnent avant d’avoir joué leur dernière carte sont des mauvais joueurs.




Tant que mon orgueil, cet organe vital, restera intact, mon corps pourra se régénérer. Tel un phénix, je renaîtrais de mes cendres. Si un quelconque positivisme je pouvais avoir, ce serait l’idée que jamais je ne mourrai. Je ne peux concéder un tel aveu de défaite face à la Vie elle-même. Je ne lui ferai jamais le plaisir immense de demander le divorce. Comme toutes les femmes, elle me quittera un jour sans préavis et pour une mauvaise raison. Je lui laisse choisir le moment, ce n’est pas mon problème. C’est elle qui me supporte et non l’inverse.



Le désert brûlant dans lequel vit le phénix et où a atterrit le petit prince est un vrai défi. Mais mon avion n’est pas encore totalement cloué au sol. Je suis à la recherche d’un puits de pétrole dans mon désert. Pour faire du carburant. Pour décoller une fois de plus.



Baptistisime.



Musiques :

Losing my religion / REM

Vivre ou survivre / Daniel Balavoine

La paradis blanc / Michel Berger

Films :

Voyage au bout de l’enfer / De Michael Crimino / Avec Robert De Niro / USA 1979

4 commentaires:

docteurmathieu a dit…

Ca marche les antidépresseurs ? Sinon je conseille le sport aussi.
Tiens bon, l'ami, le soleil va revenir et le moral avec.

Anonyme a dit…

Ce texte est incroyable, je le trouve magnifique et trés parlant!
le dernier passage est mon preferé !
Edwige

Tia a dit…

" Je comprends les suicidants. On ne choisit pas de vivre, mais on peut décider de ne plus vivre. "

J'aime bien ton texte rempli d'espoir bien caché malgré tout, mais cette phrase, non.
Tu ne comprends pas les suicidants, quand ils viennent s'écraser de 10 étages plus haut, à quelques centimètres de toi, parce qu'ils ont choisis de ne plus vivre, et de te faire mourir un peu avec eux. Voilà j'aime tout sauf cette phrase là.

Baptistisime a dit…

@ Tia :

Je vois pas ce qui t'oblige à rendre public ta propre disparition. Si je devais le faire, je vais pas m'amuser à m'exposer aux regards de la société.
Après je dis pas il y en a qui doivent être tentés rendre leur dernier spectacle impressionnant, histoire de se faire remarquer une ultime fois. Sûrement des gars (je pense que les femmes suicidantes sont trop pudiques pour faire ça publiquement) qui ont été ignorés dans leur existence et veulent exister au moins un court instant pour les autres. Certes cette façon de s'imposer est violente, mais je crois pas que ce soit la méthode la plus répandue. On voit pas des types sauter de la tour Eiffel tous les jours, alors que des suicides il y en a.
Ca se discute !