lundi 26 juillet 2010

A cent à l’heure ! La suite…interminable…

Le 24/05/2010





L’attente a cela de rassurant que l’attentiste, passif par définition n’a pas d’impératif d’action. On attend dans le cas où il n’y a « rien à faire » pour obtenir le fruit de l’attente (bien nommé, puisqu’au final ce n’est que l’attente qui génère ce pour quoi on attend !)
On peut attendre aussi que ce que l’on a semé germe et porte ses fruits. Dans tous les cas, l’attentiste n’a rien, ou plus rien, à faire. Patienter. Verbe dont l’étymologie signifie « souffrir », « supporter ». Prendre son mal en patience, dit-on ; ce proverbe pourrait être généralisé à toute attente.
La passivité peut être rassurante. Dans le premier cas, c’est le confort d’obtenir ce que l’on souhaite par le seul travail du temps. Par exemple, l’échéance de l’anniversaire ! Dans le second cas, il y a souvent la satisfaction du travail accompli. On a fait ce qu’il fallait, ce que l’on devait, on a fait sa part du marché. Il ne reste plus qu’à contempler, béat, la plante germer, pousser, donner ses fruits. Et encore la satisfaction et le soulagement de penser que le temps travaille pour nous.

Mais c’est précisément parce que toute attente implique nécessairement un « autre » ou « quelque chose » qui va agir pendant l’attente. Quelque chose ou quelqu’un qui n’est pas nous et à qui il faut vouer une sacrée confiance. Au risque de voir l’attente déçue ! Ce qui est d’autant plus dur dans le cas où l’objet de l’attente avait exigé un investissement de la part de celui qui attend. Non seulement ce spectre de la déception plane, anxiogène, mais l’attentiste sait que les dés sont jetés, qu’il n’a plus de pouvoir sur le déroulement de l’action. Un déroulement qui peut se passer en dehors de son regard, avec l’angoissante incertitude qui va avec.

Attendre, c’est encore souvent attendre que quelqu’un s’occupe de nous. Que ce soit le chauffeur du métro, la caissière, le médecin ou même un ami auquel on aurait donné rendez-vous. Là encore, il est impossible de ne pas faire confiance. La ponctualité de l’autre ne dépend pas de nous, mais est presque contractuelle de nos jours… La montre règle l’horloge de nos existences.

A l’heure de l’instantané, où les données s’échangent à la vitesse de la lumière numérique, attendre est difficilement supportable… La notion du temps est nettement bousculée. Ou ce train nous mène-t-il ? La patience est-elle en voie de disparition ? Finalement, l’attente, et à fortiori les attentes, sont une notion passée de mode. Vive la société de l’impatience et du TGV !

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