samedi 20 juin 2009

Les rêves mentent-ils ? Épisode 54

Rêve pendant la nuit du 12 au 13 juin. Ma chambre à LILLE.

Un black alcoolique qui a fait de la tôle retrouve sa femme dans un établissement public, bistrot ou café. Ils se retrouvent pour la première fois depuis longtemps autours d’un vieil album photo, partageant un délire alcoolisé où les deux boivent au goulot du même flash comme au bon vieux temps. Un rire exhibant une blanche dentition sur fond noir.
Toutefois, la femme finit par prendre un air désolé, et avoue en catimini que le temps de la détention fut trop long, et qu’elle a pris un amant, n’ayant pas la patience au final.

Ivre de haine et de jalousie, l’ex-tolard quitte le bar avec rage et détermination, claquant brutalement et bruyamment la porte de l’établissement. Il marche d’un pas décidé, arpentant une ville post industrielle ensoleillée, qui pourrait bien être Lille, Boulogne-sur-Mer, ou encore une ville américaine, me dicte mon inconscient. L’ex-femme lui court après, l’invitant par des cris éperdus à la compréhension et la clémence. A la raison. L’homme qui fait la sourde oreille ne s’en préoccupe pas le moins du monde, et dans un train d’enfer se retrouve au domicile de son rival, blanc (me semble-t-il). Les esprits s’échauffent et les paroles fusent, tout comme la balle meurtrière qui vient faire le silence, après avoir assassiné le nouvel amant de la dame, en pleur. L’homme noir (une nouvelle fois ?) meurtrier prend la fuite.

A la suite de cette scène sanglante, La femme retrouve une autre JF, blanche, dans une sorte de café. Elles jouent à la roulette russe toutes les deux. Tout autour, un public majoritairement féminin observe la scène, en toute impassibilité. Comme les spectateurs d’une exécution aux Etats-Unis. Baptistisime s’y trouve. Dans une confusion toute onirique, il lui semble prendre la place d’une des joueuses, jouant du barillet avec amusement, posant le canon sur sa tempe sans crainte, inconscient du danger, et entendre le bruit jouissif de la détente qui fait clic. Le rire intérieur d’avoir trompé la mort une fois de plus et le rire extérieur de cette toute puissance.
Une spectatrice experte en balistique me confisque l’arme, et la décharge devant tout le monde. Elle inspecte la balle tombée au sol, puis la replace dans le barillet, puis me tend l’arme. Je fais de nouveau rouler le caisson meurtrier rempli au 6e avec un amusement macabre, un sourire sadique en coin. Je m’amuse de ma dextérité à manipuler l’objet phallique à la morsure fatale. Je repose le serpent sur la table de jeu dont j’ignore s’il portait le tapis vert vie ou bordeaux comme le sang. A équidistance entre les deux femmes au regard vide. Toujours tout sourire, je vais m’assoir sur une chaise inoccupée dans le public, entre deux personnes. Je croise les bras, et passe la jambe droite par-dessus l’autre, décontracté et avide de voir la suite du spectacle. L’une des JF s’en sort, l’autre lui répond en évitant à la tueuse à son tour.
Je suis totalement décentré de la cruauté de la situation. Je m’amuse même comme un petit fou. Je lâche quelques mots à ma voisine…de droite je crois. Je lui parle de probabilités, comme ce qu’on voyait en terminale au lycée. Chance de mourir durant ce jeu : 1 sur 6 à chaque fois que c’est son tour de jouer. Mais je ne me rappelle plus la formule pour déterminer la probabilité d’une série d’exercices répétés à l’identique. Les chances de mourir sont sensées augmenter à chaque fois, non ? C’est avec cette réflexion insensible et dénué de compassion que mon songe s’interrompt, en toute quiétude.


Le lendemain, samedi, je m’éveille avec mal à la tête. J’accuse dans un premier temps ma couche que je soupçonne d’avoir meurtri mes vertèbres et que c’est cet inconfort qui m’a mis en vrac. Quelques heures plus tard, ce songe me revient, et je me dis qu’il n’est pas étranger à ce mal de crâne.
Si Baptistisime a trouvé le jeu si amusant, c’est qu’il a pris conscience que les femmes aussi jouaient avec le hasard, et perdent parfois. Il a une nouvelle fois été témoin d’un jeu global mêlant des gens corrompus par la boisson, le manque de volonté, l’hypocrisie, la suffisance et l’opportunisme. Bien sûr, tout cela fait partie du jeu, mais la règle de tout jeu est d’être bon joueur et de tout donner. Le génie sadique est ainsi très satisfait de voir les perdants assumer la sanction de ne pas avoir fait les efforts nécessaires. C’est un peu comme si ces infortunées JF étaient enfin mises face à leurs responsabilités. Du pain béni pour Baptistisime, moralisateur du chaos et connaisseur de l’autodestruction. Quand on veut, on peut. Enfin, dans ce domaine de l’autodestruction en tout cas !

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